Séquences d'ADN et boules de cristal, même combat

Publié le 04/09/2001

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VOS MALADES ONT LU

« Pour la science », septembre
André Langaney ne croit pas à l'astrologie ; il y voit même une forme certaine de charlatanerie, ce qui ne saurait vraiment surprendre chez un scientifique de son envergure. Mais il est une autre charlatanerie qu'il entend dénoncer pour les lecteurs de « Pour la science » ; c'est celle qui a conduit « un chercheur inconnu d'une université de troisième zone » américain à proposer à ses compatriotes noirs de déterminer leurs origines géographique et sociale à partir de l'ADN d'un frottis buccal ou de quelques cheveux. Et si les « sept filles d'Eve » dont seraient issus tous les Européens selon les élucubrations d'un Anglais cette fois issu d'un « prestigieux institut médical d'Oxford », ont réussi à séduire jusqu'à un membre « éminent du Collège de France », elles relèvent bien, pour André Langaney, de cette « génologie » ou « astrologie génétique », prête à s'emparer de n'importe quelle séquence d'ADN pour lui faire dire n'importe quoi.

Le thé, « boisson étrange et méconnue »

« Thé Magazine », n° 2
« L'univers du thé est infini », promet le directeur d'une publication d'apparition récente, luxueuse, invitation au voyage et à la consommation. Tout entière dédiée au thé, cette publication explore les salons de thé parisiens ou sri-lankais, dévoile les bonnes façons de préparer, goûter et accompagner cette « boisson étrange et méconnue ». Le dossier santé du deuxième numéro reconnaît la capacité des polyphénols du thé à piéger le fer alimentaire, avec des conséquences éventuellement dommageables pour les végétariens, les femmes enceintes ou les enfants, à moins, ajoute la revue, de le boire en dehors des repas et/ou d'ajouter au thé du lait ou du citron. Mais les risques peuvent, pour d'autres personnes, devenir avantages, quand le thé vient contrebalancer les effets des excès carnés fréquents dans nos sociétés, conclut la revue, démontrant que décidément, il est difficile de trouver un aliment tout bon ou tout méchant.

Les misères de l'éducation pour la santé

« Le Journal des professionnels de l'enfance », septembre-octobre
L'éducation pour la santé des jeunes pèche en France par manque de « continuité, formation (des intervenants), cohérence, validation », a conclu un groupe d'experts de l'INSERM invités par la CANAM à plancher sur le sujet. Aux « interventions ponctuelles et isolées » auprès des élèves, il conviendrait donc de substituer de « réels programmes pluriannuels », aux formateurs de bonne volonté, devraient succéder des intervenants pourvus de diplômes spécifiques à créer. Les mêmes experts prêchent encore la vigilance face aux modes, qui laissent par exemple les jeunes seuls acteurs de prévention, ou face aux cassettes et mallettes plus commerciales qu'éducatives. Ils recommandent aussi que soit accéléré « le transfert des acquis expérimentaux et de la recherche », aujourd'hui fâcheusement long. « De gros efforts à faire », comme le souligne la revue.

Voyager en psy

« Tribune Santé », été 2001
Si Michael Douglas, Dustin Hoffmann, Muriel Robin, Michel Delpech, Fabrice Lucchini l'ont fait, pourquoi pas vous, semble dire « Tribune Santé », qui a concocté pour l'été un dossier psy plutôt séducteur. Non seulement on y rencontre des stars quasiment sauvées par les psy, mais aussi des individus très variés, aux maux tout à fait ordinaires, ce qui ne veut pas forcément dire bénins au départ. On y trouve aussi l'assurance qu'entrer en psy ne vous mène pas forcément à dix ans de dépendance et de déballage, compte tenu de la diversité des personnages et des méthodes proposées. On y découvre enfin « l'intimité et la densité du silence et de l'écoute dans le cabinet du psychanalyste » que les spectateurs du film « Mortel transfert » ont pu apprécier, sont aussi celles dont Jean-Jacques Beinex, l'auteur du film, a pu bénéficier dans le cadre de sa propre psychanalyse.

BRILLAUD Dominique