SEPT FRANÇAIS sur dix jugent qu'une limitation de la liberté des médecins de fixer leurs tarifs est une des mesures les plus efficaces pour réduire les dépenses de santé, selon une enquête de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES), publiée la semaine dernière. Ainsi, note cette étude, «parmi les mesures que les Français placent en tête pour permettre de réduire les dépenses de santé, celles consistant à limiter la liberté des médecins concernant les prix de leur consultation et à modifier leurs habitudes en termes de prescription sont citées majoritairement par plus de sept personnes sur dix interrogées, cette proportion étant stable depuis l'année dernière».
En ce qui concerne les prescriptions, la DREES précise qu'il s'agit de «modifier les habitudes des médecins pour qu'ils prescrivent moins de médicaments et d'examens ou des médicaments et des examens moins chers».
En outre, «de manière stable par rapport à l'année dernière, les Français sont toujours nombreux à émettre quelques réserves quant au principe de la participation forfaitaire de 1euro payable lors des actes médicaux. La moitié des personnes interrogées juge que c'est une source d'inégalités d'accès aux soins (50 %, + 3 points depuis 2005) », ajoute la DREES. On sait que ce forfait de 1 euro sur chaque consultation ou acte médical est à la charge de l'assuré social depuis 2004. Son plafond est de 50 euros par an.
Depuis l'instauration des franchises médicales le 1er janvier, les assurés sociaux doivent aussi payer de leur poche 50 centimes par boîte de médicament et par acte paramédical, et 2 euros par transport sanitaire, également dans la limite de 50 euros par an.
Si le parcours de soins et la mise en place du médecin traitant sont de mieux en mieux acceptés par les Français (68 % des personnes consultées soutiennent cette mesure, contre 63 % en 2005), les critiques sont, en revanche, nombreuses concernant le système de remboursement de la consultation du spécialiste hors parcours de soins. Comme les années précédentes, note la DREES, seulement un tiers des Français (35 %) trouvent normal le fait d'être moins bien remboursé lorsque l'on va directement chez un spécialiste sans consulter au préalable un généraliste et son médecin traitant. Seulement 24 % des Français jugent normal que, dans ce cadre, la consultation soit plus chère.
À noter aussi que les Français sont très attachés à « l'universalité du système de protection sociale » : selon 81 % des personnes interrogées, tout le monde doit pouvoir bénéficier de l'assurance-maladie, et 67 % estiment normal que, dans un pays développé, l'on dépense de plus en plus pour la santé et, ainsi, 61 % affirment qu'il ne faut pas limiter les dépenses de santé, car « la santé n'a pas de prix ».
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