La place de l'hépato-gastro-entérologie dans le recours aux soins peut être évaluée par le nombre de patients qui consultent en médecine générale au cours d'une année et qui sont atteints d'une affection digestive ou hépatique. Cette fréquence est estimée à 20 % environ, selon une enquête BKL-THALES, réalisée en 1999 auprès de 1 000 médecins généralistes et publiée dans le Livre blanc de l'hépato-gastro-entérologie (Masson Ed., 2001). Les affections digestives ou hépatiques constituent par ailleurs le septième motif de consultation en médecine générale chez les sujets de plus de 65 ans et le premier motif d'hospitalisation, correspondant ainsi à 12 % des causes de séjours hospitaliers, tous âges confondus.
Ces chiffres sont à rapprocher du fait que pour 70 % des gastro-entérologues libéraux, 3 examens endoscopiques sur 4 sont effectués à la demande initiale d'un médecin généraliste, d'après une enquête menée auprès de 2 039 gastro-entérologues libéraux, également publiée dans le Livre blanc de l'hépato-gastro-entérologie. Ainsi, l'omnipraticien est au cur de la réalisation des endoscopies digestives hautes. Celles-ci représenteraient 30 % des actes médico-techniques en gastro-entérologie. La pathologie oeso-gastrique en est la première indication (63 % des actes). Les tumeurs comptent 18 % des actes (pour 12 % des consultants) ; les maladies inflammatoires et les autres pathologies chroniques pour 12 % des actes (10 % des consultants). Les troubles fonctionnels, quant à eux, ne constituent que 15 % des actes alors qu'ils concernent 1 malade sur 4 en consultation.
Sept endoscopies hautes sur dix sont pathologiques
La rentabilité de l'endoscopie haute peut être estimée par le nombre d'anomalies mises en évidence. Sur plus de un million d'endoscopies hautes faites en France en 2001,
plus de 7 sur 10 ont été qualifiées de « pathologiques ». Des biopsies ont été effectuées dans plus de 1 cas sur 3. Un cancer du cardia ou de l'oesophage a été diagnostiqué chez plus de 13 000 patients, des cancers et lymphomes de l'estomac chez près de 8 000 autres ; enfin, un ampullome du duodénum chez un millier de malades. Ce sont ainsi plus de 21 000 cancers qui ont été diagnostiqués en une année. Dans 1 cas sur 5, l'examen pratiqué a été une endoscopie de suivi. Chez environ 1 malade sur 4, la lésion en cause était un cancer de l'sophage, de l'estomac ou des voies aériennes ou un endobrachysophage. Chez 1 patient sur 10, la lésion qui motivait le suivi endoscopique était une sophagite sévère, une gastrectomie sévère ou une gastrite atrophique. Dans 3,5 % de cas, enfin, l'endoscopie était pratiquée avec un objectif thérapeutique, pour traitement de varices sophagiennes ou hémostase endoscopique dans 26 % des cas et pour gastrostomie 1 fois sur 4.
Un incident sur 1 000 examens
L'endoscopie digestive nécessite des étapes différentes suivant le type d'examen pratiqué. En cas d'endoscopie à visée diagnostique, la consultation de l'omnipraticien est suivie de celle, facultative, du gastro-entérologue et celle, obligatoire, de l'anesthésiste, si une anesthésie ambulatoire est prévue. Pour l'endoscopie haute thérapeutique, la consultation de l'omnipraticien précède systématiquement celle du gastro-entérologue, puis de l'anesthésiste. La consultation préendoscopique joue en tout état de cause un rôle dans l'information du patient. Le médecin est en effet tenu à une obligation particulière d'information vis-à-vis du patient et il lui incombe de prouver qu'il a exécuté cette obligation, selon un arrêt de la Cour de cassation du 25 février 1997. L'information doit porter sur le déroulement de l'examen et sur ses risques.
Le praticien peut s'aider des fiches d'information de la Société française d'endoscopie digestive (SFED). Il a été montré que l'information gagne à être répétée, puisque 30 % des patients interrogés dans la journée qui suit une endoscopie ont oublié avoir reçu une information écrite préalable.
Quoi qu'il en soit, la morbidité de cet acte est très faible, puisque 1 incident seulement sur 1 000 examens est observé. En dehors des incidents liés à l'anesthésie, la plupart surviennent au cours d'endoscopies thérapeutiques. Ces incidents peuvent être liés à une perforation digestive (de 0,05 à 0,15 % des cas), une hémorragie (0,05 % des endoscopies), ou une complication infectieuse. Un incident anesthésique survient dans 0,02 % des cas. Certains patients sont considérés comme à risque : c'est le cas de ceux ayant une pathologie générale sévère et des malades sous anticoagulants ou antiagrégants plaquettaires.
Atelier parrainé par les Laboratoires Altana Pharma, organisé à l'initiative de la Société française d'endoscopie digestive (SFED).
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