Maladie neurodégénérative lentement évolutive et le plus souvent invalidante, la sclérose en plaques est une des plus fréquentes maladies démyélinisantes. Elle se caractérise par des troubles neurologiques très polymorphes (troubles moteurs, visuels sensitifs, de l'équilibre...), conséquences d'un processus progressif d'inflammation et de destruction de la myéline du système nerveux central, cerveau et moelle épinière (la myéline des nerfs périphériques étant épargnée).
La découverte de l'existence d'une capacité de réparation de la myéline au sein des lésions cérébrales et médullaires, qui caractérisent la sclérose en plaques, a ouvert la voie à des travaux de recherche sur les mécanismes moléculaires responsables de la remyélinisation.
Cellules productrices de myéline
Après de nombreuses études de recherche fondamentale et d'expérimentation sur des modèles animaux de démyélinisation, les chercheurs américains ont obtenu de leurs autorités de tutelles l'autorisation de pratiquer chez l'homme une greffe autologue de cellules productrices de myéline.
Un essai clinique de phase I a été conçu selon une méthodologie très rigoureuse et une réglementation très stricte pour évaluer la possibilité de remyélinisation chez un adulte atteint de sclérose en plaques : il s'agit d'une femme de 53 ans dont la maladie évoluait depuis 1981 sous une forme progressive très invalidante (Expanded Disability Status Score = 9,0).
La veille de l'intervention, les cellules de Schwann, productrices de myéline ont été obtenues à partir d'un fragment de 10 cm de nerf sural prélevé chez la patiente ; puis, après différentes opérations et mise en culture, elles ont été transplantées par voie stéréotaxique dans une zone démyélinisée du lobe frontal droit.
Le choix du nerf sural s'explique par sa facilité d'accès mais surtout parce que les cellules de Schwann des nerfs périphériques sont moins susceptibles que les autres types de cellules gliales d'être atteintes par une nouvelle poussée de SEP.
Biopsie cérébrale prévue en janvier 2002
Une nouvelle biopsie de tissu cérébral réalisée six mois après la transplantation, c'est-à-dire en janvier 2002, déterminera si les nouvelles cellules ont survécu dans le tissu cérébral, si elles ont produit de la myéline et si la structure de cette myéline est normale.
Les résultats concernant l'innocuité et l'efficacité de la transplantation de cellules nerveuses ne seront pas connus avant plusieurs années. Néanmoins, cet essai laisse entrevoir la possibilité d'une nouvelle approche thérapeutique, non seulement pour la sclérose en plaques mais aussi pour d'autres maladie démyélinisantes.
En parallèle, des travaux INSERM
En parallèle, des expériences de greffe autologue de cellules de Schwann dans la moelle épinière démyélinisée de singe ont été effectuées dans le laboratoire INSERM 546 par les Drs A. Baron-Van Evercooren et F. Lachapelle. Ces expériences démontrent le potentiel réparateur de ces cellules chez des primates proches de l'homme.
12e Colloque du projet myéline, organisé par l'Association européenne contre les leucodystrophies.
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