CONGRES HEBDO
L ES SEP rémittentes ont fait l'objet, depuis environ huit ans, d'études cliniques multicentriques évaluant un traitement immunomodulateur, l'interféron bêta. Il a démontré son efficacité en termes de diminution de la fréquence des poussées (- 30 % environ) et de réduction du nombre des nouvelles lésions IRM. Trois spécialités d'efficacité comparable ont obtenu l'autorisation de mise sur le marché dans les formes rémittentes de SEP ayant présenté deux poussées en deux ans (Bétaféron et Rebif) et Avonex (deux poussées en trois ans).
L'utilisation de l'interféron dans les SEP d'évolution rémittente suscite diverses questions et controverses :
- La première question est de savoir s'il est bénéfique de traiter les patients dès la poussée inaugurale : deux essais cliniques récents (CHAMPS et ETOMS) ont évalué l'efficacité de l'interféron bêta-1a versus placebo administré lors du premier épisode démyélinisant, associé à des signes IRM évocateurs. Les résultats indiquent une diminution du risque de développement d'une SEP chez les patients traités par le produit actif (c'est-à-dire une réduction de la fréquence de survenue d'une seconde poussée permettant de porter le diagnostic de SEP). Ces données pourraient modifier l'attitude thérapeutique en vigueur actuellement : la conférence de consensus sur la SEP, prévue en juin 2001, devrait permettre de définir les groupes de patients à risque, notamment sur des critères IRM de gravité, et susceptibles de bénéficier d'un traitement aussi précoce.
- Quant à la seconde interrogation, elle porte sur l'existence d'un éventuel effet-dose ; les résultats d'une étude évaluant Rebif pendant quatre ans mettent en évidence une supériorité de la forte dose par rapport à la faible dose, à la fois sur les données cliniques et sur les critères IRM.
Des critères d'évaluation cliniques et IRM
A l'opposé, un essai clinique non encore publié n'indique pas de différence sur les critères d'évaluation cliniques et IRM entre Avonex administré à forte dose versus faible dose.
- Enfin, question fondamentale : l'interféron retarde-t-il la phase secondairement progressive de la maladie ? On peut penser que les études actuelles de suivi au long cours y répondront.
Les critères diagnostiques IRM de la SEP ont été très récemment émis au cours d'une conférence de consensus (article soumis pour publication) ; le diagnostic est posé sur l'existence d'au moins trois des quatre critères suivants :
- une lésion prenant le gadolinium, ou neuf lésions en séquence T2 ;
- une lésion sous-tensorielle ;
- une lésion juxtacorticale ;
-trois lésions périventriculaires ;
Un diamètre des lésions supérieur à 6 mm est également un élément important de spécificité.
Ces critères joueront probablement un rôle à l'avenir dans l'instauration du traitement chez les patients ayant présenté un premier épisode compatible avec une démyélinisation du SNC. De même, l'IRM (avec le développement des nouvelles techniques : diffusion, spectroscopie, transfert d'aimantation) devrait contribuer à une meilleure compréhension de la physiopathologie de la SEP et à la classification des patients.
Actuellement, l'IRM permet de distinguer la perte axonale, la démyélinisation et l'inflammation.
D'après la communication du Pr Catherine Lubetzki, hôpital de la Salpêtrière (Paris).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature