L A sclérose en plaques (SEP) représente la maladie non traumatique la plus commune du système nerveux central chez les jeunes adultes. Invalidante et d'évolution inexorable, elle touche en France 50 000 patients. Débutant vers l'âge de 30 ans, la maladie évolue par poussées successives entrecoupées de phases de rémissions qui, au fil des ans, tendent à être moins complètes, avec une installation progressive de déficits permanents. A terme, le pronostic est grave, marqué par une altération de la marche, des troubles visuels et sphinctériens. Si l'évolution est variable d'un sujet à un autre, la perte de l'autonomie à la marche intervient en moyenne au bout de quinze ans après le début de la maladie.
Sur le plan physiologique, il apparaît que la maladie évolue depuis un processus inflammatoire vers un processus neurodégénératif, une démyélinisation du système nerveux central. Une intervention précoce avec un traitement actif sur l'inflammation retarde l'installation du handicap. Des travaux ont montré que la perte axonale survient de façon précoce dans l'évolution de la maladie et est directement corrélée au degré d'inflammation des lésions. La clinique, quant à elle, ne reflète pas la sévérité de la maladie ; des lésions cérébrales inflammatoires sont détectées par IRM chez des patients n'exprimant pas la maladie cliniquement.
L'instauration des traitements de fond d'interféron bêta (IFN bêta) vise à réduire la perte axonale. Ils sont administrés dans le but de retarder la progression de la maladie, de réduire la fréquence des rechutes et leur sévérité, permettant à la fois le maintien plus long d'une vie sociale, et limitant le nombre d'hospitalisations.
Dès le premier épisode de démyélinisation
A travers plusieurs études, dont l'étude PRISMS (Prevention of Relapses and Disability by IFN bêta-1a Subcutaneous MS) réalisée avec Rebif, interféron bêta-1a des Laboratoires Serono, les traitements par IFN bêta ont montré leur efficacité dans le traitement de la SEP, et ce, souligne le Pr M. Freedman, « dès le stade le plus précoce du diagnostic, dès le premier épisode de démyélinisation ».
Une phase d'extension de l'étude PRISMS a cherché à évaluer si l'efficacité de Rebif, rapportée dans un premier temps à 2 ans, était maintenue à 4 ans. Elle a également évalué l'effet de l'administration du produit en fonction de la dose et a, enfin, comparé les résultats d'un traitement instauré précocement par rapport à un traitement instauré 2 ans plus tard. Conduite en double aveugle, sur un suivi de 560 patients ambulatoires atteints de SEP, les patients étaient randomisés pour recevoir soit du Rebif 22 ug, soit du Rebif 44 ug, soit un placebo par voie sous-cutanée 3 fois par semaine pendant 2 ans. A partir de la 3e année, pour des raisons éthiques, aucun patient n'a reçu de placebo.
Au terme de cette étude, il est apparu que l'efficacité et la tolérance, reconnues sur 2 ans, étaient maintenues. Il a été constaté également que les résultats en matière d'efficacité se sont avérés supérieurs chez les patients traités précocement avec le plus fort dosage de Rebif (44 ug administrés 3 fois par semaine par voie sous-cutanée) sur les trois critères majeurs d'évaluation, que sont la réduction significative de la fréquence et de la sévérité des rechutes, le ralentissement significatif de la progression du handicap et l'arrêt de la charge lésionnelle détectée par l'IRM, sans modification notable du profil de tolérance. Cette étude confirme « les résultats enregistrés dans d'autres essais », soulignera le Pr M. Freedman, « plus vous augmentez la dose d'IFN bêta, plus l'effet sur la SEP augmente ».
Ces résultats sont à l'origine de la récente modification d'AMM européenne de Rebif, des Laboratoires Serono. Dorénavant, la posologie recommandée chez tous les patients est de 44 ug, administrée 3 fois/semaine par voie sous-cutanée. En traitement de première ligne, Rebif est actuellement l'IFN bêta-Ia le plus prescrit dans le monde lors d'un diagnostic précoce de SEP. L'administration de Rebif par voie sous-cutanée offre des résultats identiques à la voie intra-musculaire et permet aux patients de se l'injecter eux-mêmes.
Conférence de presse des Laboratoires Serono dans le cadre du 11e congrès de la Société européenne de neurologie, avec la participation du Pr M. Freedman (Ottawa, Canada)
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature