La mise à disposition, en 1997, d'interféron bêta 1a (Avonex) par Biogen a constitué une étape dans la prise en charge de la SEP.
Administré par voie intramusculaire, à la dose de 30 μg une fois par semaine, Avonex ralentit la progression du handicap neurologique dans les formes rémittentes (1) et secondairement progressives (2) de la maladie, diminue la fréquence des poussées (1), retarde l'apparition des troubles cognitifs (3), ainsi que l'apparition des lésions cérébrales (4) et la progression de l'atrophie cérébrale (5) évaluées sur les études d'imagerie par résonance magnétique (IRM).
Impliqué à titre de société biotechnologique dans la recherche thérapeutique, Biogen poursuit ses travaux dans la sclérose en plaques avec notamment le développement, en collaboration avec Elan Corp., d'un anticorps recombinant monoclonal humanisé, le natalizumab (Antegren), dont le mécanisme d'action original fait entrevoir de nouvelles possibilités thérapeutiques dans cette maladie.
La classe des anti-intégrines
Le natalizumab est le chef de file d'une nouvelle classe de produits : les anti-intégrines. En se liant aux intégrines alpha 4 ß situées à la surface des lymphocytes circulants, il bloque leur interaction avec leurs récepteurs VCAM 1 situés sur les cellules endothéliales, en particulier au niveau de la barrière hémato-encéphalique. Il empêche ainsi la migration des lymphocytes et leur accumulation dans le parenchyme cérébral, étape clé et précoce de l'apparition des lésions cérébrales inflammatoires qui caractérisent la SEP.
Une vaste étude récente de phase II-b, contrôlée, multicentrique, randomisée contre placebo, a été conduite chez 213 patients atteints de SEP, dont certains avaient une forme rémittente de la maladie, d'autres une forme secondairement progressive. Après randomisation, les patients ont reçu soit Antegren (3 ou 6 mg/kg) administré par voie veineuse toutes les quatre semaines pendant six mois, soit un placebo.
Diminution du nombre des nouvelles lésions
Les IRM pratiquées avant la mise en route du traitement, en cours de traitement et après son arrêt ont permis de suivre l'évolution des lésions. Leur analyse a mis en évidence une diminution très prononcée du nombre de nouvelles lésions pour les deux doses d'Antegren par rapport au placebo, effet qui s'est installé dès le premier mois et qui s'est maintenu pendant toute la durée du traitement. En outre, cette étude a fait apparaître une diminution significative du nombre de poussées chez les patients qui ont reçu le traitement actif.
Un vaste programme de développement dans la SEP commence actuellement en Europe et aux Etats-Unis sous forme de deux essais de phase III destinés à évaluer l'efficacité d'Antegren, d'une part, en monothérapie, d'autre part, en association avec Avonex.
Symposium Biogen. Sclérose en plaques : des études cliniques à la prise en charge du patient.
(1) Jacobs et coll. « Annals of neurology », 1996 ; 39 (3) : 285-294.
(2) Cohen et coll. « Neurology », 2001 ; 56 (suppl. 3) : abstract S 20.003.
(3) Fisher et coll. « Annals of Neurology », 2000 ; 48 : 885-892.
(4) Simon et coll. « Annals of Neurology », 1998 ; 43 : 79-87.
(5) Rudick et coll. « Neurology », 1999, 53 : 1 698-1 704.
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