T OUT est parti d'un simple constat. Quand il fait frais, les sujets atteints de sclérose en plaques se sentent mieux, leurs symptômes régressent. La chaleur aggrave le tableau. D'où l'idée de Jacques de Keyser et coll. (Groningen, Pays-bas) de tester chez dix patients le port d'une veste réfrigérante. Avec succès.
Un préalable à l'étude était indispensable : mettre au point la veste avec une capuche. Le vêtement créé contient des tubes dans lesquels circule, par l'intermédiaire d'une pompe externe, un liquide réfrigérant.
Les patients ont été scindés en deux groupes. L'un réfrigéré à environ 7 °C, l'autre à peine rafraîchi (en fait le groupe témoin) à quelque 26 °C. La veste était portée pendant une heure. Les patients étaient évalués avant la séance et trois heures plus tard. Au bout d'un semaine, les groupes ont été permutés.
Les chercheurs néerlandais ont tirés deux types de conclusion. La première, clinique, confirme l'hypothèse de départ. Le refroidissement, par rapport au groupe témoin, apporte un bénéfice effectif aux patients : amélioration de 20 % de l'équilibre, de 10 % de la force musculaire, sensation de fatigue diminuée. La seconde est biologique. Alors que les sujets atteints de SEP ont un taux de monoxyde d'azote (NO) leucocytaire supérieur à celui de volontaires sains, le refroidissement le réduit de 41 %. Ce constat corrobore l'idée que le NO abaisse l'activité des neurones endommagés ou démyélinisés. L'effet bénéfique des vestes pourrait s'expliquer par un refroidissement direct du système nerveux central (la température centrale est restée stable). Ce travail soulève la possibilité surprenante d'un rôle de la baisse du monoxyde d'azote dans ce processus.
Comme souvent, une telle étude préliminaire mérite d'être approfondie, notamment sur le rôle du NO. Elle ouvrira peut-être la voie à des thérapeutiques mimant la baisse thermique.
« Neurology », 11 septembre 2001.
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