Face à l'épidémie de diabète de type 2, la prévention des circonstances favorisant la maladie a une importance croissante. Dans le programme de prévention du diabète DPP (Diabetes Prevention Program), les résultats qui viennent d'être annoncés au congrès de l'EASD sont encourageants. Cet essai a inclus 3 284 personnes « à risque » de diabète de type 2 du fait d'un excès de masse corporelle (IMC supérieur à 24) et d'un métabolisme du glucose perturbé (glycémie à jeun entre 5,3 et 6,9 mmol/l et anomalie de la glycémie postprandiale). Les candidats, âgés en moyenne de 51 ans, étaient de diverses origines ethniques (55 % de Caucasiens, 20 % de Noirs américains, 16 % d'Hispaniques, 5 % d'Indiens, 4 % d'Asiatiques).
L'objectif était de prévenir ou de retarder chez ces personnes la survenue d'un diabète à l'aide de moyens d'intervention efficaces et sûrs (sans effet indésirable), pendant une durée minimale de trois ans.
Conseils diététiques et exercice physique
Deux méthodes d'intervention expérimentales ont été retenues et appariées à un groupe témoin (de suivi, sans intervention). Dans un premier bras, les sujets devaient modifier leur mode de vie afin d'atteindre une perte de poids de 7 % du poids initial. Ils recevaient pour cela des conseils diététiques pour limiter les apports lipidiques alimentaires à 25 % des apports caloriques totaux (ainsi que pour réduire modérément la ration calorique totale) et pour augmenter leurs dépenses énergétiques de 700 kcal par semaine (exercice physique). En pratique, les candidats ont bénéficié d'un programme de seize séances durant les six premiers mois puis d'un contact mensuel.
Dans le second groupe d'intervention, les sujets recevaient de la metformine à la dose de 850 mg x 2/j.
Quatre ans de suivi
A l'issue de quatre ans de suivi, l'incidence du diabète était de 29 % dans le groupe placebo, de 22 % dans le groupe metformine et de 14 % dans le groupe « mode de vie ». La réduction relative de passage à la maladie était respectivement de 31 et 58 % dans les groupes metformine et « mode de vie ». La prévention du diabète par metformine était plus efficace chez les patients obèses et ceux dont la glycémie à jeun était la plus élevée (supérieure à 1,10 g/l). L'intervention portant sur le mode de vie, qui a fait perdre en moyenne 4 kg en quatre ans, était plus efficace que la metformine chez les personnes de plus de 60 ans et chez celles de moindre IMC.
Ces résultats ont été obtenus dans tous les groupes ethniques et pour les deux sexes.
Congrès de l'EASD. Communication du Dr David Marrero.
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