Premier médicament à disposer d’une AMM européenne pour réduire en première intention la consommation d’alcool chez les patients dépendants, Selincro® (nalméfène18 mg) vient d’obtenir son remboursement.
L’abstinence totale étant un objectif particulièrement difficile à atteindre (seul un tiers des patients reste abstinent à un an et 10 à 20 % au bout de 4 ans), « la réduction de la consommation ouvre une nouvelle voie de traitement, plus ciblée et plus accessible pour de nombreux patients », indique le laboratoire Lundbeck dans son communiqué. Le principe actif, le nalméfène, est une molécule qui agit directement sur le système opioïde endogène qui régule le circuit de la récompense dérégulé en cas de consommation abusive d’alcool. Selincro® s'adresse aux patients ne présentant pas de symptômes physiques de sevrage et ne nécessitant pas un sevrage immédiat et dont la consommation d'alcool est à risque élevé ou très élevé. Soit plus de
6 verres/jour pour un homme (60 g) et plus de 4 pour une femme (40 g) selon la classification OMS. Il s’inscrit dans un dispositif de prise en charge globale dans lequel le patient est suivi et accompagné par son médecin, généraliste ou spécialiste.
Un suivi psychosocial associé
En pratique, une visite initiale évalue le statut clinique du patient, son niveau de dépendance à l'alcool et son niveau de consommation d'alcool sur la base des déclarations du patient. Après quoi, le patient renseignera sa consommation d'alcool pendant environ deux semaines. Si, la consommation à haut risque est confirmée, Selincro® sera initié en association à un suivi psychosocial axé sur l'observance thérapeutique et la réduction de la consommation d'alcool. Le patient devra prendre Selincro® dès que le besoin de boire se fait ressentir et de préférence 1 à 2 heures avant le moment anticipé d’une consommation d’alcool. Si le patient a consommé à boire avant la prise de Selincro®, il devra prendre son comprimé dès que possible.
La surveillance au cours du traitement comprend une évaluation du statut clinique du patient (niveau de dépendance et niveau de consommation d’alcool). Elle peut être réalisée par un médecin généraliste, et ne nécessite pas d’examen biologique. Ce médicament fait l'objet d'une surveillance supplémentaire (PGR) qui permettra l'identification rapide de nouvelles informations relatives à sa sécurité. Selincro® peut provoquer des effets indésirables tels que nausées, vertiges, insomnies et céphalées. La majorité de ces effets étaient légers ou modérés, sont survenus à l'initiation du traitement et ont été de courte durée.
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