Réforme ou pas réforme de la Sécurité sociale ?
Invités à débattre de la question par la Fédération nationale interprofessionnelle des mutuelles (FNIM), Bernard Accoyer, député UMP de Haute-Savoie, et Jean-Marie Le Guen, député PS de Paris, ont bien sûr des avis diamétralement opposés.
« Une réforme est indispensable, dit le premier, et le gouvernement qui a montré sa détermination avec la réforme des retraites ne reculera pas devant le nouveau défi qui l'attend. »« Je suis prêt à vous parier qu'il n'y aura pas de réforme de la Sécurité sociale », répond en écho le second, persuadé que le ministre de la Santé ne pourra s'atteler à l'élaboration d'une réforme de fond d'ici à la présentation du projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2004. « Il est clair, explique l'élu du 13e arrondissement de Paris, que le gouvernement va, sur ce dossier, jouer la prudence. »
Des solutions urgentes
Mais la situation financière de l'assurance-maladie, qui va accuser à la fin de 2003 un déficit proche de 16 milliards, selon les derniers résultats de la commission des comptes de la Sécurité sociale, réclame des solutions urgentes. Les dernières statistiques publiées (« le Quotidien » du 26 mai), portant sur les quatre premiers mois de 2003, confirment la forte progression des dépenses. Dès lors, pourra-t-on attendre et tergiverser longtemps avant de prendre des décisions ? « Le ministre de la Santé et le gouvernement seront obligés d'augmenter très vite les prélèvements et les cotisations, notamment la CSG, s'ils ne veulent pas être confrontés à une situation économique qui les dépasse », insiste Jean-Marie Le Guen.
L'inacceptable statu quo
« Augmenter les cotisations n'est pas la solution et elle pénalise d'abord les assurés », lui répond, en écho, Bernard Accoyer, qui reprend là un argument déjà invoqué par Jean-François Mattei, mais qui n'est pas vraiment suivi par son collègue des Finances.
Majorité et opposition dos à dos, ce n'est pas vraiment une surprise. Notons cependant que les deux parlementaires, qui connaissent bien le sujet, ont reconnu que le statu quo en la matière n'est pas acceptable, car il risque de faire exploser le système. Reste à s'accorder sur les solutions. Mission impossible.
Et, étant donné leurs divergences, on se dit que les débats de l'automne sur ce thème, dans le cadre d'un éventuel projet de réforme ou de la loi de financement de la Sécurité sociale 2004, s'annoncent aussi agités, sinon plus, que pour la réforme des retraites.
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