L’« objectif ambitieux » du quinquennat du chef de l’État en matière de sécurité routière – 3 000 tués par an sur les routes françaises en 2012 – ne devrait pas être atteint. À la fin de l’année, environ 4 000 personnes auront péri des suites d’accidents de la circulation. À l’occasion de la remise des Écharpes d’or de la Prévention routière, Nicolas Sarkozy a toutefois souhaité donner un « nouvel élan » pour faire reculer davantage la mortalité sur les routes.
D’ici à la fin 2012, 400 radars fixes supplémentaires seront installés pour compléter le parc actuel de 2 080 appareils. « Ces radars ne seront plus annoncés par des panneaux et ne pourront plus être signalés en tant que tel par les systèmes d’avertissement entre automobilistes », précise le président de la République. En effet, dans quelques jours, un décret sera publié au "Journal officiel" rendant illégal l’usage de tout avertisseur de radars (amende de 1 500 euros, retrait de 6 points sur le permis de conduire). Ces appareils devront être modifiés via une mise à jour logicielle pour devenir des « assistants d’aide à la conduite »qui ne mentionneront plus les positions exactes de radars mais uniquement des « sections de voies dangereuses » (radars, passages à niveau, travaux sur la chaussée, ponts, tunnels). Quant aux radars « mobiles-mobiles » (flashant à partir d’un véhicule de police en circulation), ils seront généralisés « avant la fin du 1er semestre » de l’année prochaine, leur expérimentation s’achevant en janvier 2012. Nicolas Sarkozy a également préconisé « la création d’une journée nationale des victimes de la route » dont « la date sera choisie à l’issue d’une concertation avec le Conseil national de la sécurité routière (CNRS). »
Éthylotests omniprésents.
Dans quelques mois, au printemps, chaque automobiliste devra obligatoirement disposer dans son véhicule d’un éthylotest chimique sous peine d’amende de 1re catégorie (17 euros) pour les contrevenants. Depuis ce jeudi, les discothèques, les bars de nuit (et les autres débits de boissons autorisés à fermer entre 2 et 7 heures du matin) ont l’obligation de mettre à disposition de leur clientèle des éthylotests chimiques (à usage unique) ou électroniques (réutilisables et dotés d’embouts individuels jetables). Une affichette invitant les personnes à vérifier le niveau de leur taux d’alcoolémie doit être placée à proximité de la sortie de l’établissement. Alors que l’alcool représente la première cause de mortalité routière (30,8 % en 2010 soit 1150 décès), le gouvernement souhaite par ailleurs rendre obligatoire l’équipement d’éthylomètres « antidémarrage » dans chaque nouvelle voiture. Le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant a saisi Bruxelles en ce sens.
Nicolas Sarkozy réclame enfin « l’établissement sous trois mois » d’une feuille de route pour le déploiement du système LAVIA (pour Limitateur s’adaptant à la vitesse autorisée). Opérationnel depuis 2006 mais jusqu’à présent délaissé par les constructeurs, « ce système, qui reconnaît par satellite l’endroit où se trouve le véhicule, la vitesse applicable et qui limite le véhicule automatiquement constitue un progrès technique important », souligne l’Élysée.
Réagissant aux annonces du président de la République, le Pr Claude Got, expert en matière de sécurité routière, estime que l’installation du LAVIA constitue « la mesure la plus importante », qui « inaugure la fin des techniques de répression de la vitesse par l’amende et la perte de points ». À l’inverse, la présence systématique d’un éthylotest chimique dans chaque voiture n’est pas selon lui une action efficace car « ceux qui se contrôleront sont les buveurs les plus sérieux et qui ont des alcoolémies faibles ».
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