« Il n'y a pas qu’à Marseille qu’il y a des problèmes de sécurité dans les hôpitaux et dans les services des urgences en particulier. » C’est en ces termes que Paul Castel, DG de l’ARS Paca a introduit la question de la sécurité dans les hôpitaux. Cette question de la sécurité en général très médiatisée à Marseille est le lot quotidien de l’Hôpital Nord et de la Conception : « Les chiffres montrent une hausse des violences, commente-t-il, qu’il convient toutefois de relativiser car il y a une incitation à la déclaration de ces violences depuis deux ans seulement. Malgré cela, il y a 1 600 déclarations, sur un panel de 12 % d’hôpitaux qui le font, que l’on doit ramener aux 17 millions de personnes qui fréquentent les services d'urgence. » « Ceci posé, c'est totalement inacceptable, et on s'attèle à les diminuer. »
Plan de prévention de la violence
L’Assistance publique des hôpitaux de Marseille a déjà annoncé récemment un plan de prévention de la violence dans les établissements de santé avec 30 mesures destinées à rassurer ses salariés. L’ARS Paca s’inscrit également dans cet effort commun aux côtés des autres composantes de l’État. Une nouvelle réunion a eu lieu en préfecture, le 23 septembre dernier avec le préfet de région, le préfet de police, les élus et les professionnels de santé. « Nous avons mis au point, un plan de travail, en lien avec Matignon pour voir quels moyens doivent être dégagés, au niveau du ministère, des police nationale et municipale, et de l’AP-HM. Tous ensemble, on avance. »
Nécessité d’améliorer la coopération hospitalière
Dans sa carrière, Paul Castel a déjà travaillé sur le sujet lorsqu’il était directeur général au CHU de Strasbourg, entre 1994 et 1998. « Nous avions mis en place un dispositif intéressant avec diverses mesures, dont de la videosurveillance avec la police nationale dans les services des urgences, des vigiles avec la police municipale. Cela a abouti à quelques résultats avec un faisceau de mesures et pas seulement répressives. » Il demande une évolution juridique dans ce domaine : « Il faudrait une mesure pour permettre au DG de porter plainte. Aujourd’hui, on ne peut le faire. On est en train d’y réfléchir pour mieux protéger les salariés et les patients. »
Quant à ses priorités, il doit faire face à quelques poches de mécontentement, « mais qui sont le fait de quelques structures, loin d’être parmi les plus grosses, à Apt, Valréas, Brignoles ou Aubagne. Certains établissements sont en crise d’évolution avec un développement des coopérations qui doivent se mettre en place ».
Il déplore d’ailleurs que le développement des communautés hospitalières de territoire « n’avance pas aussi vite qu’il le devrait ». C’est pourtant la feuille de route que lui impose Marisol Touraine, ministre de la Santé. Celle-ci demande aussi « un assainissement financier » et sur ce plan là, il se réjouit d’avancer quelques chiffres qui montrent que les « choses vont dans le bon sens. Notamment pour les hôpitaux de la région. La situation s’améliore, puisque nous sommes passés d’un déficit de 130 millions d’euros en 2008 à 30 millions. »
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