Forte de son prestigieux comité scientifique (présidé par le Pr André Vacheron, de l'Académie de médecine), la FCD se veut la championne de la transparence sur tous les fronts de la sécurité alimentaire. Risque ESB, OGM, gestion de la filière aquacole, résidus de pesticides, résistance des bactéries aux antibiotiques, Listeria monocytogenes, allergies alimentaires, toxicité des métaux lourds, salmonelles, autant de sujets sur lesquels les travaux du SIA, sous la signature de spécialistes, font autorité.
En cinq ans, pour répondre aux hantises diverses et variées des consommateurs, deux sortes de risques ont ainsi été balisés, risques immédiats (salmonelloses, toxi-infections alimentaires collectives, staphylocoques dorés, shigelles) et risques à longue échéance, comme le nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (nvMCJ).
Risque ESB et découpe de colonne vertébrale
Pour Jérôme Bédier, le président de la FCD, des progrès restent encore à accomplir. Par exemple, la réglementation européenne concernant la découpe des colonnes vertébrales de bœuf aurait dû entrer en vigueur au 1er juillet dernier. Or les quelque 20 000 boucheries artisanales que compte l'Hexagone continuent, « de manière inadmissible », à procéder à des découpes sans contrôle. Le risque d'une dissémination des prions pathogènes situés dans les ganglions adhérant à la colonne vertébrale est important, avertit Vincent Carlier, professeur à l'Ecole nationale vétérinaire d'Alfort.
Comme est important, par ailleurs, le risque pour la santé humaine lié à l'utilisation de pesticides : sur les 880 molécules utilisées en France, 18 sont officiellement « recalées » par la réglementation, s'indigne Jérôme Bédier, et 330 devraient disparaître. Dans le collimateur, les exploitants, qui, tout en s'autoproclamant partisans d'une agriculture raisonnable, continuent à utiliser sans mesure des cocktails aux effets toxiques.
Les distributeurs s'en prennent encore à l'administration : le ministère de l'Agriculture, jugé coupable d'entretenir le productivisme systématique, au mépris d'une vraie prise en considération de la sécurité alimentaire ; et la commission de Bruxelles, à laquelle reproche est fait de « moyenniser les politiques européennes ». Vivement l'entrée en action de l'Autorité alimentaire européenne (AAE), s'accordent à souhaiter, en conclusion, les distributeurs. Celle-ci reste prévue pour le début 2002, avec pour mission principale la veille et l'expertise scientifique des risques sanitaires nutritionnels des aliments.
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