Changer les règles du jeu et de représentativité au sein de la Sécurité sociale en donnant beaucoup plus de place (et de poids) aux représentants des assurés : tel est l'objectif que poursuit depuis quelques semaines la Fédération des mutuelles de France (FMF), deuxième mouvement mutualiste.
Mais, à quelques jours de l'arrivée à échéance du mandat des administrateurs des caisses (nationales et locales) de Sécurité sociale, Daniel Le Scornet, président de la FMF, redoute que le « conservatisme » ne conduise à un « replâtrage » du système antérieur. « Sans nouvelles règles du jeu, met-il en garde, comment bloquera-t-on durablement la manœuvre du Medef qui, en se retirant des conseils, veut pousser la Sécurité sociale à l'étatisation? »
En juin, la FMF a lancé une pétition nationale en faveur de l'élection des administrateurs par les assurés sociaux (les dernières élections remontent à 1983). Pour les Mutuelles de France, les assurés devraient pouvoir élire, dans un même vote, leurs représentants syndicaux, mutualistes et associatifs. Daniel Le Scornet estime que les organisations du mouvement social ont « amplement démontré le caractère incontournable de leur intervention », que ce soit sur les questions liées au SIDA, à l'amiante ou aux risques environnementaux. Et elles peuvent donc prétendre, toujours selon la FMF, à être majoritaires dans les conseils des caisses d'assurance-maladie.
Médecine de ville : G7 et G14 = G21
La FMF demande également que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, qui sera examiné en octobre, « concrétise » le Grenelle de la santé et les conclusions de la commission des sages (pour réformer les soins de ville). Afin de dépasser la « scission imbécile » actuelle entre les différentes organisations syndicales et médicales, réunies pour certaines dans le « G7 » et pour d'autres dans le « G14 » (1), la FMF propose de réunir un « G21 » avec la totalité des structures impliquées. Ce front commun, selon la FMF, pousserait le gouvernement à prendre immédiatement des mesures concrètes telles que des « nouveauxmodes de rémunération des actes préventifs et des missions de santé publique ».
Enfin, la FMF appuie totalement la proposition de la Mutualité française en matière fiscale, consistant à accorder soit une réduction d'impôt, soit un crédit d'impôt (pour les contribuables non assujettis à l'impôt) aux personnes qui souscrivent à une complémentaire maladie solidaire, autrement dit une mutuelle.
(1) Le « G7 » et le « G14 » sont deux groupes distincts (composés de représentants de syndicats médicaux, professionnels de santé, syndicats de salariés, mutuelles) qui ont travaillé, chacun de son côté, à une réforme de l'assurance-maladie, du système de soins et du cadre conventionnel.
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