L A question de l'extinction programmée du secteur à honoraires libres, que prévoit le récent rapport sur l'assurance-maladie du G7 (qui réunit la CSMF, le SML, la FMF et la CGT, FO, la CFTC et la CFE-CGC) continue de faire des vagues.
La FMF, signataire du rapport du G7, a en effet déjà exprimé, par la voix de deux responsables (« le Quotidien » du 1er juin), ses plus vives réserves à l'égard du chapitre relatif au secteur II (l'accord prévoit que seuls les praticiens actuellement dans ce secteur pourront y demeurer, ce qui signifie à terme la fin des honoraires libres), une première séance de suivi entre les membres du G7, à l'exception de la CSMF, n'a pas apaisé les dissensions. « Le texte ne bougera plus, résumait, un peu agacé, le Dr Dinorino Cabrera, président du Syndicat des médecins libéraux (SML). C'est à prendre ou à laisser. Nous avons signé un accord politique pondéré dans lequel chaque délégation a fait des concessions. Il ne sert à rien de faire de la surenchère, il faut être sérieux et adulte. » Les syndicats de salariés, et notamment Force ouvrière, auraient également fait comprendre à la FMF qu'ils n'étaient pas disposés à modifier le texte sur un point aussi sensible, qui a des conséquences directes sur le niveau de remboursement des patients. « Les organisations de salariés ont accepté une remise à niveau de la consultation, avec un C à 200 F, mais il ne faudrait quand même pas trop charger la barque en ajoutant le droit à dépassement pour tout le monde », résumait un des participants à cette réunion.
Pour André Hoguet (CFTC), « le contenu du texte rendu public ne changera pas » mais plusieurs éléments du rapport pourront encore être « précisés et affinés » avant de trouver leur traduction dans une future convention médicale.
La FMF, très isolée dans cette affaire, tiendra une assemblée générale le 16 juin pour examiner, sans doute chapitre par chapitre, l'ensemble du document du G7. Poussée par sa base, la FMF peut-elle refuser de ratifier l'accord ? Si le Dr Bernard Pommey, vice-président de la FMF, affirme qu' « il n'y a pas de casus belli », il dénonce à nouveau « le point négatif » de la disparition programmée du secteur II. Et il reste sibyllin : « Il faut se méfier de ce texte, mais il faut aussi se méfier de la chaise vide. »
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