THERAPIES D'ANTAN
I. Mesures prophylactiques
On connaissait bien le caractère contagieux de la scarlatine, maladie à déclaration obligatoire. Il fallait donc protéger l'entourage par diverses mesures :
- isolement, officiellement d'une durée de quarante jours à dater du jour de l'invasion ;
- désinfection : revêtir une blouse à l'entrée dans la chambre ; se laver soigneusement les mains (savonnage et solution antiseptique) ; stériliser à l'étude ou détruire les vêtements du malade ;
- faire bouillir ses objets d'usage courant (tasse, cuiller...) ;
- avant de quitter sa chambre, le malade doit prendre des bains savonneux et sa chambre doit être désinfectée au formol ;
- avant de retourner en classe, un enfant doit présenter un certificat de non-contagiosité.
II. Hygiène du malade
1) Chambre : aération convenable ; température optimale de 16 à 18 °C.
2) Séjour au lit : trois semaines en l'absence de complications.
3) Prophylaxie des infections secondaires :
- propreté : changer souvent le linge de corps et les draps ; bains savonneux tous les deux jours ; pendant la desquamation, onctions avec de la vaseline eucalyptolée ou de l'essence d'eucalyptus ; chez la fillette, éviter la vulvite par des lavages après chaque miction ;
- matin et soir : lavage de la bouche et de la gorge avec de l'eau bouillie ou boriquée tiède ; brossage des dents ;
- désinfection du nez et du cavum par une huile antiseptique : huile goménolée, résorcinée.
III. Alimentation
Fallait-il un régime lacté absolu ? Selon ses partisans, il réduisait le risque d'albuminurie et il était de toute façon moins irritant pour un rein déjà fatigué par l'élimination des toxines de la maladie.
On recommandait, pendant la période fébrile, de donner de l'eau d'orge, de riz, des tisanes, des citronnades, des orangeades, du lait coupé d'eau de Vals. Puis, au fur et à mesure que la fièvre diminuait, on augmentait progressivement la quantité de lait jusqu'à la ration nécessaire à l'âge, cela jusqu'à la fin de la troisième semaine. Puis on donnait des bouillies, du bouillon de légumes sans sel, des fruits cuits, des confitures. Puis, au bout de vingt et un jours, s'il n'y avait pas d'albuminurie, on pouvait donner des panades (1), des purées, des pâtes, des jaunes d'oeufs. Puis, vers le trentième jour, on revenait au régime normal.
(1) Panade : soupe faite de pain, d'eau et de beurre liée souvent avec un jaune d'oeuf (« Le Petit Robert »).
Un saut dans le présent
Aujourd'hui, la scarlatine, qui touche essentiellement les enfants entre 5 et 10 ans, est facilement soignée par les antibiotiques. En 2001, des chercheurs américains ont annoncé le séquençage du génome de la bactérie responsable, Streptococcus pyogenes (streptocoque du groupe A) ; il contiendrait 1 752 gènes, dont des gènes spécifiques permettant au streptocoque de mimer certaines molécules des sujets infectés.
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