JAZZ/ROCK
La carte de visite du ténor Ricky Ford est impressionnante : Charles Mingus, Lionel Hampton, McCoy Tyner, Sonny Stitt ou Mal Waldron et Mercer Ellington notamment. Partageant son temps entre la France, où il réside, les Etats-Unis, où il a ses racines, et la Turquie, où il enseigne, Ricky Ford, qui dirige des formations à géométrie variable allant du quartette au big band, trouve aussi les moyens d'enregistrer, comme le prouve son dernier CD, « Songs For My Mother » (JFP/Socadisc), gravé, mars 2001, en direct du Sunside à Paris, en compagnie d'un vieux complice, également installé en France, le pianiste Bobby Few. Réalisé à partir de compositions originales, sauf une, ce nouvel album mérite une oreille très attentive car il permet d'entendre un saxophoniste généreux au lyrisme très expressif et chaleureux.
Co-fondateur du mouvement M-Base voici plus de 20 ans à New York, le saxophoniste-ténor Steve Coleman, à la tête de sa formation emblématique « Five Elements », aime les uvres longues demandant une certaine réflexion. Enregistré en juillet 2001 en direct à Montpellier, « Resistance is Futile » (Label Bleu), comprend justement des morceaux étendus permettant à chacun des membres du groupe de s'exprimer dans la plénitude, et quelques standards et balades traités avec une certaine simplicité et beaucoup de lyrisme. Un travail passionnant.
Julien Lourau était apparu sur la scène du jazz voici quelques années à la tête de son Groove Gang, en interprétant une musique dont les rythmes plongeaient dans le creuset hip-hop, r'n'b, groove, funk, etc. Son dernier opus, « The Rise » (Label Bleu), est un retour aux sources de l'acoustique dans lequel on retrouve le leader accompagné par trois rythmiques différentes comprenant par exemple Bojan Z. (piano) ou Henri Texier (basse). Quant à la musique, elle procède à un certain voyage dans les rythmes et les mélodies tendances, entrecoupé de superbes soli (1).
Al Cohn/Zoot Sims : deux noms qui résonnent dans le monde du saxophone-ténor et dans l'histoire du jazz. Les deux compères (respectivement 1925-1988 et 1925-1985) firent les très beaux jours du jazz bebop après avoir siégé au sein des célèbres « Brothers » de Woody Herman. Ensemble, ils ont apporté un sang neuf à l'instrument comme le montre la réédition de « You'n'Me » (Verve/Universal), enregistré en 1960. Accompagnés de Mose Allison (piano), Major Holley (basse) et Osie Johnson (batterie), les deux solistes rivalisent d'adresse, d'inventivité, de fougue et de tendresse. Du jazz authentique.
Cette même constatation pourrait s'appliquer à la rencontre entre Stan Getz (1927-1991) et le tromboniste Bob Brookmeyer. La réédition de « Recorded Fall 1961 » (Verve/Universal), avec notamment Roy Haynes (batterie), est un autre parfait exemple des échanges qui se produisaient entre deux instrumentistes extrèmement talentueux, à la sonorité majestueuse, et qui conduisaient automatiquement à une certaine richesse musicale entrée dans l'histoire du jazz contemporain.
(1) Paris, New Morning (01.45.23.51.41), 8 et 9 février, 21 h.
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