Quelques données statistiques sur la fréquence des crampes dans la population générale montre qu’elles sont plus fréquentes après 70 ans. Ce ne sont plus des crampes isolées du sujet jeune, elles surviennent par période, souvent la nuit, et nécessitent parfois un traitement en cas de handicape quotidien. La cause n’est pas identifiée. Les facteurs favorisants peuvent être d’ordre nutritionnel (déséquilibre alimentaire, déshydratation), nerveux (anxiété, fatigue), médicamenteux (anticholinestérasiques et 3-4 diaminopyridine) ou postural. Ces crampes sont généralement dépourvues de signification physiopathologique préoccupante.
Bétabloquants, antiépileptiques, benzodiazépines voire injection de toxine botulique… aucune de ces molécules n’a à ce jour détrôné la quinine, seule thérapeutique à faire état de preuves d’efficacité dans les crampes musculaires essentielle. Le Vérapamil, bloqueur calcique aurait parfois un effet chez certains sujets âgés. La quinine agit efficacement sur la fréquence des crampes (réduction du nombre de crampes et de nuits « avec crampes »). En tant que stabilisateur membranaire, elle diminue l’excitabilité de la plaque motrice, réduisant ainsi la contractilité musculaire et allongeant sa période réfractaire. En effet, la physiopathologie peut s’expliquer par l’hyperstimulation dans la portion distale du motoneurone par des décharges répétitives (à de hautes fréquences de 200 à 300 Hz) de potentiels d’unité motrice, responsable de la contraction musculaire soutenue. La quinine est prescrite pendant au moins quatre semaines à 300 à 400 mg /jour [fourchette de 160-480 mg/j] une posologie à réduire ou à stopper selon l’amélioration et associée à des méthodes physiques empiriques étirant le muscle et activant les antagonistes. Certaines crampes sont si violentes qu’elles provoquent des arrachements tendineux en particulier du genou, justifiant la prise d’antalgiques de palier I.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature