Lors de la première édition de l’étude Euroheart Failure Survey (EHFS), seuls 37 % des insuffisants cardiaques étaient traités par un bêta-bloquant et la majorité d’entre eux recevaient moins de la moitié de la dose cible. Dans l’EHFS II, en 2004-2005, cette proportion s’était améliorée (61 %), pourtant, selon les recommandations de la Société européenne de cardiologie, tous les patients hospitalisés pour insuffisance cardiaque auraient dû bénéficier d’un bêta-bloquant. « Cette sous-prescription s’explique par les contre-indications réelles ou supposées des bêtabloquants. En réalité, on observe une hypotension ou une bradycardie en moyenne chez 10 % des patients des études cliniques, et seuls 1 à 2 % nécessitent une hospitalisation. Lorsqu’on inclut un bêta-bloquant dans la prescription, le patient se sent moins bien pendant quelques semaines, mais au long cours son confort de vie est amélioré, il faut donc le convaincre de continuer », observe le Pr Michel Komajda (Hôpital de la Pitié, Paris).
neutralité métabolique
L’utilisation des bêta-bloquants dans l’hypertension artérielle associée aux troubles métaboliques est controversée. Cependant, « les bêta-bloquants vasodilatateurs comme le nébivolol n’aggravent pas l’insulinodépendance, mais ont plutôt tendance à la corriger », estime le Pr Stéphane Laurent (Hôpital européen Georges Pompidou, Paris).
Enfin, selon le Pr Guillaume Jondeau (Hôpital Bichat, Paris), « la réticence à prescrire des bêta-bloquants à des patients insuffisants cardiaques souffrant de bronchopathies obstructives n’est sans doute pas justifiée, surtout s’il s’agit d’une molécule sélective comme le nébivolol. Ce cas fréquent – 20 à 30 % des patients en insuffisance cardiaque souffrent de BPCO – n’a pas été suffisamment étudié ».
D’après un symposium Ménarini.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature