« J’ai apprécié cette démarche de dialogue, commente le Pr Guy Moulin, président de la Conférence des présidents de CME des CHU. La méthode du Gouvernement précédent est à l’origine du grand malaise qui sévit aujourd’hui à l’hôpital entre les médecins et les directeurs. À l’époque, pour la préparation de la loi HPST, nous avions eu le sentiment que le débat s’était déroulé entre un petit nombre de personnes sans dialoguer avec l’ensemble des acteurs concernés. » Même avis du côté du Syncass-CFDT (Syndicat national CFDT des cadres de direction, médecins, dentistes et pharmaciens des établissements sanitaires et sociaux publics et privés) dont le secrétaire général, Michel Rosenblatt, estime que « la méthode utilisée a été constructive » contrairement « à la démarche précédente », au cours de laquelle « nous avions été auditionnés trois quarts d’heure ». « Là, nous avons été reçus et nous avons pu échanger, argumenter et compléter. Le changement de ton est apprécié », conclut-il.
Tous les acteurs ont pu s’exprimer
L’approche d’Édouard Couty a donc visiblement plu, même à ceux qui n’étaient pas directement impliqués dans l’un des trois groupes de travail1, comme la Coordination nationale infirmière (CNI) qui a seulement été auditionnée. « On reconnaît une volonté de concertation. Le temps de dialogue a été important et nous avons pu prendre part au débat, souligne sa présidente, Nathalie Depoire. Nous avons pu fournir des documents qui ont été pris en compte sur le site du Pacte de confiance. » « Édouard Couty a mené le chantier avec beaucoup de professionnalisme et d’écoute. Il y a eu de nombreuses rencontres bilatérales et d’autres plus globales. Mais à chaque fois, elles étaient faites en transparence et étaient affichées. Tous les acteurs ont pu s’exprimer », confirme le Pr Moulin. La bonne méthode au bon moment.
Besoin de préserver cet esprit de dialogue
Mais si les commentaires sont très positifs sur la démarche, ils restent prudents et lucides sur les résultats. « Après la journée de restitution du 9 janvier, on a le sentiment que des perspectives se dégagent. Mais on craint que la montagne n’accouche d’une souris », avoue Nathalie Depoire. Si chacun a souligné qu’il ne s’attendait pas à un consensus sur tout, tous ont exprimé le désir ardent de retrouver cet esprit de dialogue au sein même des établissements. « Il faut s’intéresser aux liens entre les acteurs : directeurs et médecins, résume Vincent Prévoteau, vice-président de l’ADH (Association des directeurs d’hôpital). Il y a une nécessité de dialoguer sur des objectifs partagés. Il est d’autant plus nécessaire d’avoir ce dialogue que le service hospitalier a une dimension humaine toute particulière. »
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