L’année 2019 sera décisive pour Satelia, qui vient d’engager une course de vitesse sur le marché de la télésurveillance du patient cardiaque.
Crée en novembre 2017 par le Dr Nicolas Pagès, médecin anesthésiste de 28 ans, la start-up bordelaise travaille sur le renforcement du lien patient-médecin via le smartphone et la télésurveillance. Préparer les patients à une opération et suivre leurs retours à domicile (douleurs, effets secondaires, etc.), tel est l’objectif visé à l'origine par Satelia pour la chirurgie ambulatoire. Déployée depuis mars 2018 au CHU de Bordeaux, partenaire de l'opération, l'application de Satelia est soutenue par l'ARS et la Région Nouvelle-Aquitaine.
Gain de temps médical
Son autre grand champ d’action est la cardiologie, domaine qu'elle entend étendre en 2019. Depuis avril 2018, Satelia est remboursée à 100 % par la Sécurité sociale dans le cadre de la télésurveillance des insuffisants cardiaques chroniques. Le modèle économique concocté est le suivant : la CNAM rémunère la start-up 100 euros par patient suivi tous les deux mois et le médecin impliqué dans la télésurveillance 110 euros par patient tous les six mois.
Les patients insuffisants cardiaques (800 000 en France dont 350 000 graves) sont suivis par l’application grâce à des questionnaires (un à deux par semaine) permettant de prévenir et éviter les hospitalisations : « 50 % de ces patients présentent des signes avant-coureurs dans les cinq jours qui précèdent leur hospitalisation », explique le Dr Pagès. Le cardiologue peut alors intervenir avant l’hospitalisation (changement de traitement, consultation en urgence…). Outre l’alerte, l’autre spécificité de l’application est l’information du patient, diffusée sous forme de vidéos afin qu’il devienne acteur de son propre parcours. Côté médecins, elle permet un important gain de temps en limitant le nombre d’appels téléphoniques aux patients.
Hormis le CHU de Bordeaux, 15 hôpitaux et cliniques ont adopté Satelia pour une utilisation en chirurgie ambulatoire ou en cardiologie (Hôpital américain de Paris, AP-HP, Tarbes, hôpital privé d'Anthony, La Rochelle, Mont-de-Marsan, etc.). Le Dr Pagès envisage un développement en rhumatologie, dans le suivi d'autres pathologies chroniques, mais aussi à l'international. L'appli est déjà disponible en six langues.
Pour l’heure, Satelia suit une centaine de patients. Son fondateur espère atteindre le millier en 2019. La start-up devrait également lever 900 000 euros (business angels, banque privée et Banque publique d’investissement) pour assurer son développement.
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