Les blouses blanches étaient bien représentées sur le plateau de TF1 jeudi soir pour cette formule de «Paroles de Français» qui a mis face à face le président et un panel de neuf «vrais gens». L’an passé, c’était une infirmière qui avait le droit de questionner Nicolas Sarkozy. Cette année, il y avait une pharmacienne et une médecin généraliste. Avec la première, Fatiha Djegaoud, une officinale niçoise cambriolée quatre fois, le chef de l’Etat a abordé son sujet de prédilection: la sécurité. Interrogé aussi par la seconde, Simone Farjas, médecin de campagne à Lamastre en Ardèche, et qui depuis deux ans recherche en vain un successeur pour remplacer son ex-associé, Nicolas Sarkozy a abordé les questions de santé et en particulier la médecine de proximité. «Il y a 40 ans le rêve d'un jeune médecin c'était de s'installer à son compte et d'avoir son propre cabinet. Aujourd'hui la réalité c'est que 9 sur 10 souhaitent travailler en cabinets groupés, en maisons médicales, souvent d'être salariés, souvent de faire des remplacements,» a t-il d’abord observé.
Multiplier maisons de santé et bourses pour les carabins
Nicolas Sarkozy a ensuite réitéré quelques promesses. «Nous allons multiplier les maisons médicales parce que la pression est telle pour les médecins, la responsabilité est telle qu'ils veulent travailler en groupe avec des infirmières, des kinés», a ainsi indiqué le chef de l'Etat, qui a confirmé aussi des mesures de simplifications administratives pour la profession. «Les médecins sont empoisonnés par des formulaires administratifs», a-t-il regretté, annonçant que «d'ici un mois nous allons faire tomber tout un tas de formulaires qui ne servent à rien». Il a cité en exemple les formulaires à remplir pour chaque demande d'entrée en maison de retraite, un point qui avait déjà été abordé ces dernières semaines par son ministre de la Santé, Xavier Bertrand.
S'agissant de la rémunération des médecins, M. Sarkozy a confirmé que tout en conservant la priorité au paiement à l'acte, il voulait «qu'on imagine de rémunérer les missions de service public», c'est-à-dire par exemple payer plus des médecins s'installant dans des zones sous-médicalisées. Il a par ailleurs annoncé que l'Etat allait accorder 400 bourses à des jeunes étudiants en médecine pour qu'ils aillent ensuite exercer dans des zones en déficit de praticiens: «On a mis 400 bourses sur la table et à la minute où je vous parle il y en a déjà 250 qui sont parties».
«Une cinquième protection» pour la dépendance
L’émission de TF1 a aussi été pour Nicolas Sarkozy l’occasion de donner un coup d'accélérateur sur le calendrier de la dépendance en annonçant la création «cet été de la création d'une cinquième protection aux côtés de la maladie, de la retraite, de la famille, des accidents du travail qui sont les branches traditionnelles de la Sécurité sociale», a-t-il expliqué. Il s’agit d’un risque supplémentaire, pas forcément d’une nouvelle branche de la Sécu, précisait ensuite l’Elysée. Et pour le reste, le président n’a pas précisé les moyens de financement de cette réforme.
Enfin, concernant l’affaire du Mediator, le président a répété que les pouvoirs publics ont le devoir de faire «toute la vérité» et «d'être certains que les médicaments mis sur le marché sont bons pour la santé et utiles». Et le chef de l’Etat de marteler, volontaire: «Il faut assurer aux Français qu'on surveille la chaîne de pharmaco-vigilance de façon que de tels drames comme on les a connus ne puissent pas se reproduire.»
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