PAS DE DOUTE POSSIBLE : Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi se situent tous les deux à droite ; tous les deux sont doués de la même faconde ; tous les deux s'évertuent, parfois en forçant leur charme, à conquérir leurs interlocuteurs ; tous les deux sont persuadés d'avoir raison en toutes circonstances ; tous les deux ont des relations compliquées avec les femmes ; tous les deux se sont éloignés de la sagesse conventionnelle qui voue George W. Bush aux gémonies ; tous les deux sont plutôt atlantistes.
On remarquera, en lisant cette liste, que leurs ressemblances concernent plus la forme que le fond. Mais on admettra aussi que M. Sarkozy est très chaleureux vis-à-vis de M. Berlusconi, comme il est chaleureux vis-à-vis de M. Bush. Cela fait partie des provocations auxquelles il se livre de temps en temps afin de pourfendre le politiquement correct : alors que l'on défend en général l'idée que l'aversion inspirée par Bush n'empêche pas l'amitié pour les États-Unis, le président démontre qu'il n'attend pas un changement à la Maison-Blanche pour exprimer sa sympathie à l'Amérique.
Comment noircir l'image de Sarkozy.
On peut se demander en tout cas pourquoi on tient, ici et là, à jeter M. Sarkozy et M. Berlusconi dans le même sac. L'arrière-pensée serait que la comparaison avec le chef du gouvernement italien noircit un peu plus l'image du chef de l'État. Il n'est pas impossible que, pour ses propres campagnes, M. Sarkozy se soit inspiré des techniques, modernes jusqu'au loufoque, de « Sua Emittenza ». Il n'est pas impossible que, tout en percevant leur démagogie, il en ait vu aussi le résultat, qui a porté « Il Cavaliere » au pouvoir à deux reprises. Il n'est pas impossible que le président voie en M. Berlusconi ce qu'il est : l'homme le plus riche d'Italie qui s'est offert son propre pays. Comme chacun sait, M. Sarkozy ne déteste ni l'argent ni le luxe et se propose, au terme de sa carrière politique, d'en faire une, tout aussi brillante, dans les affaires.
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