NICOLAS SARKOZY s’est rendu ce mercredi en Basse-Normandie, accompagné du ministre et de la secrétaire d’État aux manettes de la Santé, Xavier Bertrand et Nora Berra, ainsi que d’Élisabeth Hubert, ancienne ministre de la Santé, qui a remis la semaine dernière au chef de l’État un rapport sur l’avenir de la médecine de proximité. Après une rapide visite du nouveau pôle de santé libéral et ambulatoire créé à Orbec sous l’impulsion du président de l’URML de Basse-Normandie, le Dr Antoine Leveneur, Nicolas Sarkozy a assisté à une table ronde au cours de laquelle il a annoncé qu’il allait prendre des premières mesures d’ici à la fin de l’année pour répondre à la « crise identitaire » de la médecine libérale.
« Xavier Bertrand et Nora Berra vont s’atteler à la mise en place des propositions contenues dans le rapport que m’a rendu Élisabeth Hubert la semaine dernière », a indiqué le chef de l’État. Le monde médical est aujourd’hui en situation de défiance vis-à-vis des politiques à qui ils reprochent de faire beaucoup de discours et de ne pas prendre de décision. »
Le président a précisé le plan d’action de son gouvernement réalisé en concertation avec les professionnels pour préserver une offre de santé médicale en exercice libéral. « Vous n’aurez pas longtemps à attendre, a-t-il lancé aux quelque 300 personnes réunies dans le centre culturel d’Orbec. Nous n’aurons pas tout fait d’ici à la fin de décembre, mais en 2011, si. »
Le chef de l’État a annoncé plusieurs mesures concernant la formation des médecins, la simplification administrative et leur rémunération. Reprenant à son compte plusieurs propositions du rapport Hubert, il a déclaré vouloir « réhabiliter la filière de médecine générale ». « Nous souhaitons augmenter le nombre de maîtres de conférence, et aider les médecins installés à accueillir les internes. Nous ne comptons pour l’heure que seulement 3 500 maîtres de stages il nous en faudrait deux fois plus », a martelé Nicolas Sarkozy. Il a également insisté sur la nécessité de rendre « obligatoire » le passage des futurs omnipraticiens « aux côtés d’un médecin généraliste » : « Nous devons augmenter, pendant l’internat, les périodes de stage et aligner le recrutement des enseignants de médecine générale sur celle des autres disciplines. »
Pour faciliter le regroupement des professionnels de santé, Nicolas Sarkozy a déclaré qu’un « nouveau véhicule juridique adapté à la situation des pôles de santé libéraux » serait mis en œuvre. Il pourrait être présenté sous la forme d’une proposition de loi portée « dès les premières semaines de 2011 » par le sénateur UMP des Hauts-de-Seine, Jean-Pierre Fourcade. Un guichet unique pour tous les professionnels de santé doit voir le jour « avant le 1er juillet 2011, au sein des agences régionales de santé » pour faciliter la création des structures d’exercice regroupé.
« La médecine est face à une crise identitaire. Les médecins aiment leur métier, mais ils ne sont pas à l’aise avec leurs conditions d’exercice et doivent aussi faire face au problème de la répartition du temps consacré à la médecine et celui dévolu aux tâches administratives », a poursuivi Nicolas Sarkozy. Le chef de l’État a annoncé la mise en place, avant la fin de l’année d’une « instance permanente de simplification administrative » pour parvenir, au premier trimestre 2011, « à la suppression de la paperasserie ».
Le président a enfin présenté un « système en trois étages » de rémunération. Le premier serait le paiement à l’acte ; le deuxième comprendrait une part de rémunération complémentaire forfaitaire pour « financer certaines activités ou certaines contraintes » inhérentes à l’exercice, notamment en zones sous-médicalisées ; un troisième niveau serait déterminé en fonction d’objectifs de santé publique et d’efficience.
lequotidiendumedecin.fr, le 01/12/2010
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