Le Collectif interassociatif sur la santé (CISS) principale association d’usagers de santé n’appellera pas à signer les pétitions de la CSMF et du SML.
« Les patients sont assez grands pour dire ce qu’ils pensent de la loi de santé », s’agace Christian Saout, ex président du CISS, redevenu secrétaire général adjoint de l’association.
Pas question de se laisser instrumentaliser : les arguments des syndicats (fin de l’exercice libéral, de la liberté de choix...) n’ont guère convaincu le collectif. Même si le CISS juge le projet de loi Touraine incomplet, il a apporté son soutien au texte qui contient selon lui « de belles avancées » dont les actions de groupe en santé, le tiers payant généralisé ou encore une nouvelle étape de démocratie sanitaire.
« Les médecins opposés à ce projet parlent d’étatisation, c’est un procès d’intention, juge Christian Saout. Personne ne parle aujourd’hui de supprimer la médecine libérale ». L’idée défendue par les deux syndicats selon laquelle le patient perdrait la liberté de choix de son médecin est également balayée d’un revers de main par le représentant des usagers. « La liberté de choix, les gens l’ont déjà perdue dans certains cas lorsqu’ils doivent se rendre dans un autre département pour consulter un ophtalmologiste ou consulter certains spécialistes de secteur I. Dire qu’on va la supprimer est ridicule ».
De même, Christian Saout ne comprend pas les craintes des praticiens sur la suppression de la liberté d’installation. « Elle n’est prévue nulle part, poursuit-il. Le service territorial de santé au public prévu dans ce projet ne va pas mettre les médecins dans des kolkhozes, les chirurgiens dans des sovkhozes, et les établissements privés dans des kibboutz ! Il faut être faible d’esprit pour penser que les services publics ne sont tenus que par des fonctionnaires. »
L’hostilité des médecins au tiers payant généralisé est une autre source d’étonnement pour Christian Saout : « Qui peut comprendre que l’on ne lève pas toutes les barrières d’accès aux soins ? »
Le responsable du CISS ironise enfin sur la date retenue pour la fermeture des cabinets, du 24 au 31 décembre : « C’est une grève pour aller au ski ? »
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