Vos malades ont lu
« Tribune santé », n° 63
Honnis soient ceux qui font les modes, pour le supplice qu'ils infligent aux pieds des femmes à coup de talons hauts et fins, de plates-formes rigides, de bouts de chaussures pointus, de mules virevoltantes ; pour les menaces qu'ils font planer sur leur appareil génito-urinaire pour cause de sous-vêtements moulants en textiles synthétiques ; pour l'échauffement que font subir aux testicules de leurs compagnons des vêtements trop serrés, ce qui induit une raréfaction des spermatozoïdes ; pour les attaques que font subir les ultraviolets aux yeux mal protégés par des lunettes de soleil-gadgets ; pour l'exclusion à laquelle ils réduisent ceux et celles dont le format ne correspond pas à leurs diktats vestimentaires.
Grâces soient rendues à Paul Poiret, qui libéra les femmes du corset, à Coco Chanel qui leur dédia des vêtements souples et confortables, comme aux inventeurs des textiles intelligents d'aujourd'hui. La liste de leurs créations bienfaisantes ne cesse de s'allonger : après les bas de contention et les prothèses mammaires pour maillots de bain, ils ont mis au point les T-shirts capables d'arrêter des ondes magnétiques ou des rayons ultraviolets et fabriquent des textiles antibactériens, antifongiques, anti-acariens, antiviraux, anti-insectes, veinotoniques, hydratants, vitaminants. « Tribune santé » annonce même la naissance prochaine de « texticaments » capables d' « optimiser les fonctions musculaires défaillantes ou (de) stimuler la fréquence cardiaque ». Et le bimestriel n'oublie pas la fonction antidépressive conférée aux vêtements ordinaires mais sympathiques rassemblés dans la vêtothèque du service du Pr Marcel Rufo, à l'intention d'adolescents « en mal de vivre ». Un nouveau chapitre s'ouvre décidément en thérapeutique.
Quand les jambes repousseront
« Science et vie junior », juin
Cédric remarchera, la chirurgienne le lui a promis. Parce que très vite après l'accident de moto, les pompiers ont pu « récupérer sa jambe arrachée en bon état » et parce qu'il a pu être transféré dans un service susceptible de « faire repousser une vingtaine de centimètres de tissus entre le moignon et la jambe ». « Science et vie junior » décrit par le menu le travail à réaliser, qui implique, par ordre d'urgence, le rétablissement de la circulation sanguine, la reconstitution du fémur, des muscles et des tendons de la cuisse, enfin la repousse du nerf sciatique. Le matériel indispensable comprend colle biologique hémostatique, tuyaux de polyglycolate résorbable, prothèse osseuse en céramique poreuse, vis en matière résorbable, diffuseur continu de BMP (Bone Morphogenic Protein), poches en plastique biocompatible et résorbables, ministimulateur électrique, gaine artificielle pour nerf, appareils de simulation en 3D. Rien ne sera possible cependant sans les cellules souches qui serviront de point de départ à la reconstitution vasculaire, osseuse, musculaire, cutanée, sans l'apport de cellules de myéline et de cellules gliales, sans d'aimables virus accélérateurs de repousse nerveuse et sans bactériophages dévoreurs de bactéries. Un détail : le mensuel reporte à 2041 l'heureuse issue de cet accident survenu en 2040, soit la capacité pour Cédric de remarcher normalement après avoir perdu 20 centimètres de cuisse.
Devenons parodontoconscients
« Alternative santé l'Impatient », mai
Nous sommes « inégaux devant la maladie parodontale », affirme « Alternative santé l'Impatient », mais nous devons tous devenir parodontoconscients si nous ne voulons pas finir édentés. Le fatalisme n'est plus de mise, comme le montrent les parodontopathes choisis par le mensuel pour illustrer son propos : ni le défaitisme ou la désinvolture d'un premier dentiste, ni l'état relativement avancé des dégâts, ni un état de santé ou un traitement favorisant la pullulation des bactéries responsables, ne le justifient plus. Il n'est jamais trop tard pour prendre les bonnes habitudes d'hygiène indispensables, pour s'arrêter éventuellement de fumer. Et même si les traitements actuels sont chers, non pris en charge par la Sécurité sociale, incertains quant à leurs résultats, ils peuvent sauver bien des dents. Certes, surfaçage, curetage, chirurgie des lambeaux, greffes de corail, greffes de gencives, irrigations de bétadine, pose d'attelles de contention ou de ligature, injections locales d'antibiotiques, exigent compétence du spécialiste et motivation et implication du patient. Mais pour garder le sourire, que ne ferait-on pas ?
Vérité, oui, mais nuancée
« Top famille », juin
Bien sûr, les enfants ont droit à la vérité ; bien sûr, Françoise Dolto a eu raison de l'affirmer ; bien sûr, les enfants ont des antennes et les secrets qu'on leur fait peuvent constituer autant de pierres d'achoppement sur la route de leur développement.
Oui, mais... les psys passent et relèvent les excès de leurs anciens ou de ceux qui les ont mal imités. Ainsi aujourd'hui, comme le souligne « Top famille », l'une dénonce les risques du « terrorisme » de la transparence, l'autre souligne que « toute vérité n'est pas bonne à dire », que certaines peuvent même se révéler « dévastatrices », voire qu'il existe des « mensonges bénéfiques ». Entre Geneviève Delaisi de Perceval et Marcel Rufo, le mensuel a de quoi affirmer la nécessité de « nuancer » la vérité dite aux enfants. Aujourd'hui donc, il convient de distinguer les vrais secrets des faux et de savoir distiller la bonne vérité au bon moment. L'exercice n'est pas forcément aisé, notamment quand il s'agit de dire la vraie filiation de l'enfant, telle que les nouvelles techniques de procréation médicale l'autorisent. De toutes façons, les témoignages cités par le mensuel le montrent bien, il n'existe pas de recette universelle assurant à la fois la qualité de la délivrance et de la réception d'une vérité.
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