Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal au second tour

Santé et sécu : deux projets qui marquent leurs différences

Publié le 23/04/2007
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NICOLAS SARKOZY et Ségolène Royal, qui s'affronteront lors du deuxième tour de de l'élection présidentielle, prônent des solutions différentes en matière de santé et de ,écurité sociale.

D'abord concernant la médecine libérale. Alors que le candidat UMP a, chaque fois qu'il en a eu l'occasion, affirmé qu'il était pour la revalorisation des honoraires, pour l'alignement rapide du C sur le CS, pour la mise en place d'un espace tarifaire, du côté de la candidate socialiste, on n'a jamais repris ces revendications des médecins libéraux, tout en se déclarant favorable à de nouveaux modes de rémunérations sans que soit cependant remis en cause le paiement à l'acte. On a fortement critiqué, après le rapport de l'Igas (Inspection générale des affaires sociales), les dépassements tarifaires et on a prôné des sanctions envers les médecins qui refuseraient de soigner des CMU (couverture maladie universelle).

La politique hospitalière ne rapproche pas vraiment les deux candidats, même si l'un et l'autre sont d'accord pour donner la priorité à une politique hospitalière, en accordant plus de moyens, et donc de crédits, aux établissements ; reste à savoir comment.

Sur la question des 35 heures, pas d'accord en tout cas : Nicolas Sarkozy veut les aménager à l'hôpital ; pas question d'y toucher, rétorque Ségolène Royal.

Mais c'est peut-être sur la protection sociale que les différences sont le plus affirmées. Tandis que le candidat UMP veut mettre en place quatre franchises sur les soins, les médicaments, les analyses et l'hôpital, avant tout remboursement de soins aux patients – reste à en définir les montants –, Ségolène Royal se propose de supprimer des forfaits existants sans les remplacer et de réformer le parcours de soins. Sur le financement, fortes divergences aussi entre le projet de TVA sociale que veut expérimenter Nicolas Sarkozy et la hausse de la CSG de Ségolène Royal. Même s'il est vrai que ces deux mesures peuvent peser sur la consommation des ménages, puisque ces deux impôts touchent directement au portefeuille des Français.

Seul le problème de la démographie médicale et la lutte contre la pénurie de médecins dans certaines zones sous-médicalisées rapprochent quelque peu les deux candidats, qui prônent le regroupement de compétences et de médecins pour trouver une solution à ce problème. Mais ils ne sont pas sur la même longueur d'onde s'agissant des remèdes.

Ainsi, si Nicolas Sarkozy est plutôt favorable à la constitution de cabinets de groupe et veut débloquer à cet effet des moyens pour les aider, Ségolène Royal propose de créer, dans les zones sensibles et en milieu rural notamment, des dispensaires pluridisciplinaires avec des formes de rémunérations mixtes. Les deux candidats, mais c'était en fait une tendance de l'ensemble des candidats du premier tour, sont aussi favorables au desserrement du numerus clausus.

Le vote des médecins.

Les médecins, à moins de quinze jours du deuxième tour, ont donc toutes les cartes en main pour se déterminer. Mais l'on sait cependant – les deux sondages réalisés par l'Ifop pour « le Quotidien du médecin » en février et en avril l'ont clairement montré – que la politique de santé et les programmes de santé ne sont pas les éléments essentiels qui vont déterminer le vote des médecins.

Ils accordent, comme la majorité des Français, une attention toute particulière à la politique de l'emploi et aux projets des candidats en matière de chômage.

Ce second tour ne devrait, en tout cas, pas révéler de surprises s'agissant du vote des médecins. Ségolène Royal, lors du premier sondage Ifop-« le Quotidien », recueillait 30 % d'intentions de vote des médecins libéraux en cas de duel avec Nicolas Sarkozy. Les résultats du deuxième sondage étaient encore plus durs pour elle, puisqu'elle régressait encore. Elle n'emportait l'adhésion que de 25 % des praticiens libéraux, qui choisissaient Nicolas Sarkozy à 75 %. De plus, même si le report des voix qui se sont portés vers François Bayrou au premier tour est difficile à évaluer avec précision, il semble que la majorité des médecins qui penchent vers le président de l'UDF choisissent le camp de Nicolas Sarkozy. Preuve en est le fait que, toujours selon l'Ifop, 90 % des médecins qui ont voté Bayrou en 2002 affirment dans ce sondage qu'ils voteront au deuxième tour pour le candidat de l'UMP.


A lire :

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Source : lequotidiendumedecin.fr: 8153