« Comment améliorer la qualité dans les structures de santé en Afrique ? » : telle est la question posée par l'association Equilibres & Populations avec un colloque organisé le mercredi 12 mars au MEDEC (de 16 h 30 à 18 heures, palais des Congrès, salle 342A, niveau 3).
Le choix de ce thème est né d'un constat : parmi les multiples causes de la situation sanitaire épouvantable de l'Afrique subsaharienne, on sous-estime trop souvent le problème de la qualité des soins et de l'accueil dans les structures de santé.
Deux chercheurs de l'IRD (Institut de recherche pour le développement), Yannick Jaffré et Jean-Pierre Olivier de Sardan, l'ont vérifié lors d'enquêtes sur l'accès aux soins dans cinq capitales d'Afrique (Niamey, Conakry, Abidjan, Dakar et Bamako)*. « Outre les problèmes de coûts, qui ne sauraient être négligés, les dysfonctionnements internes au système public de santé sont une cause majeure de fréquentation insuffisante des formations sanitaires, de recours à d'autres systèmes de soins (en particulier, l'automédication) et d'insatisfaction des usagers, et les plus démunis en sont, plus que d'autres victimes », résument-ils.
Le comportement au mieux indifférent des personnels, la violence, l'absence d'information, les négligences de tous ordres sont monnaie courante, sauf si l'on a des relations dans l'établissement. Les chercheurs parlent de « captage des ressources à titre privé », citant les populations qui évoquent « arnaque » ou « racket » et le passage du soignant « compatissant » au soignant « rapace ». Les paiements de la main à la main et surfacturations sont fréquents : « Le système du forfait, mis en place pour diminuer les charges des malades, aboutit en fait à ce que chacun doit payer deux fois : une fois pour le forfait et une fois aux soignants directement. »
Comment remédier à cette situation, quelle aide apporter ? Le débat organisé par Equilibres & Populations, qui plaide pour un meilleur usage de l'aide au développement, permettra de suggérer des réponses. Il sera présidé par le Pr Marc Gentilini, président de la Croix-Rouge française et du groupe Santé et Coopération du Haut Conseil de la coopération internationale.
* Recherche conduite dans le cadre du projet « Santé urbaine » de l'UNICEF et de la Coopération française. Voir la lettre mensuelle d'Equilbres & Populations (tél. 01.53.63.80, www.equipop.org), n° 83.
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