Élaborées par le comité des maladies liées aux voyages et des maladies d'importation, les recommandations sanitaires pour les voyageurs sont actualisées chaque année. Elles ont été approuvées par le Conseil supérieur d'hygiène publique de France lors de la séance du 16 mai 2003 et sont publiées cette semaine sans le « BEH ».
Pour l'essentiel identiques à celles de 2002, elles tiennent compte des données du Centre national de référence de l'épidémiologie du paludisme d'importation et autochtone (CNREPIA) et du centre national de référence de la chimiosensibilité du paludisme (CNRCP). Le texte confirme que le nombre de cas de paludisme d'importation, qui augmentait régulièrement depuis 1996 parallèlement à l'accroissement des flux de voyageurs vers les zones d'endémie (près de 3,5 millions en 2001), a diminué en 2001 (7 370 cas) et a poursuivi sa décroissance de 10 % en 2002. Les pays de contamination sont majoritairement situés en Afrique subsaharienne (95 % des cas), ce qui explique que 80 % des cas soient dus à Plasmodium falciparum. On constate toujours que plus des deux tiers des cas importés en France surviennent chez des sujets originaires d'Afrique subsaharienne, qui semblent moins bien informés des mesures prophylactiques nécessaires, ou sont dissuadés par leur coût. L'incidence annuelle pour l'Afrique est de 455 cas pour 100 000 voyageurs. Le nombre de décès est toujours de l'ordre de 20 par an. « Il faut à nouveau insister sur la nécessité de diffuser largement les recommandations de prévention auprès de l'ensemble des populations de voyageurs européens ou africains », souligne le BEH. Les chimiorésistances de P. falciparum à la chloroquine et au proguanil restent stables depuis 1996 pour les souches venant d'Afrique et il n'apparaît pas d'émergence de la méfloquinorésistance.
A propos de la vaccination, le texte insiste sur l'utilité du vaccin contre l'hépatite A : « Les enfants, surtout les plus jeunes, sont des vecteurs majeurs de la maladie, souvent non diagnostiquée à cet âge car les formes asymptomatiques sont courantes, alors que le sujet atteint est contagieux. » La vaccination permet de limiter de façon importante une éventuelle diffusion ultérieure de cette maladie dans l'entourage.
Mise à jour du vaccin antigrippal
Un paragraphe sur la grippe apparaît, indiquant que la mise à jour doit être faite « pour toutes les personnes faisant l'objet d'une recommandation dans le calendrier vaccinal français, participant à un voyage en groupe, notamment en bateau de croisière ». Cette recommandation a toutefois une limite, car la disponibilité d'un vaccin adapté à la zone du voyage et à la saison peut poser un problème.
Le paragraphe sur les personnes âgées n'est plus inclus dans celui des pathologies chroniques : « L'âge n'est pas en soi une pathologie, et un voyageur âgé en bonne santé n'est guère différent d'un autre », reconnaît le texte. Cependant, il est souhaitable de vérifier que l'organisation du voyage est compatible avec les capacités du sujet, quitte à suggérer des modifications, voire un changement de destination ou de saison. Une consultation avant le départ permettra de faire la point sur l'état de santé du patient, d'envisager les vaccinations nécessaires (en particulier antigrippale) et d'informer le patient, en insistant sur quelques spécificités :
- une moindre capacité de récupération et d'adaptation, qui devrait faire privilégier les programmes ménageant un minimum de confort et d'hygiène et des périodes de repos régulières ;
- une moindre sensibilité à la soif : maintien d'une bonne hydratation (à contrôler par la couleur des urines) ;
- un risque de dénutrition plus rapide que chez les sujets plus jeunes : maintien d'un bon équilibre alimentaire et apport calorique suffisant.
* N° 26-27/2003.
Pour les conseils médicaux aux voyageurs, voir également dans « le Quotidien » du 15 mai, le Temps de la médecine : « Qui veut voyager loin ... ».
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