« Q UAND les mères survivent et s'épanouissent, les enfants survivent et s'épanouissent. » C'est le premier enseignement d'un rapport, publié à l'occasion de la fête des Mères, par la fondation américaine Save the Children, et consacré au statut des mères dans le monde. Un rapport qui place d'ailleurs les Etats-Unis au 11e rang des 94 pays (17 pays développés et 77 pays en développement) qui ont fait l'objet d'une étude. La France est absente du palmarès.
Ce travail tend également à cerner les prochaines générations de mères en étudiant, dans un « index des filles », la qualité de vie des jeunes filles et jeunes femmes dans 140 pays (42 pays développés et 98 pays en développement). Sur ce plan, les Etats-Unis arrivent en 22e position et la France en 11e position. Les Etats-Unis sont mal notés, notamment, parce qu'ils affichent un taux de grossesses chez les adolescentes très important (59 naissances pour 1 000 femmes âgées de 15 à 19 ans).
Chaque année, quatre adolescentes sur 10 sont enceintes et 500 000 enfants naissent chez les 15/19 ans. Des enfants dont les chances de départ dans la vie sont inférieures à la moyenne : « Petits poids, soins inadaptés, défaut d'éducation : ces enfants naissent généralement dans des milieux défavorisés. » Ce qui laisse penser aux auteurs du rapport qu'il y a aux Etats-Unis « de la place pour innover en faveur des femmes et des jeunes filles ».
C'est - par ordre de classement - en Suède, en Norvège, au Danemark, en Finlande, aux Pays-Bas, en Suisse, au Canada, en Autriche, en Australie et au Royaume-Uni que les mères sont le mieux traitées. Parmi les 10 nations qui ferment la marche : la Guinée-Bissau, le Burkina Faso, l'Ethiopie, le Mali, le Yemen.
Un investissement essentiel
L'investissement en matière de suivi des grossesses et d'éducation des filles paraît « essentiel ». Selon le rapport, « la majorité des décès intervenant chaque année chez les mères (514 000) et chez les enfants (7,4 millions) et les millions de cas de maladies maternelles et infantiles pourraient être évités si les femmes avaient accès aux quatre services suivants : le suivi de la santé prénatale, une assistance à la naissance, des soins obstétriques en urgence et l'accès aux moyens de contraception ».
Dans les 10 nations le mieux placées en termes de condition des mères, les taux de mortalité maternelle et infantile sont relativement bas : une femme pour 6 000 meurt en couche et quatre enfants pour 1 000 (cinq filles pour 1 000) meurent avant leur premier anniversaire. La tendance est inverse dans les 10 pays les moins bien placés : une fille sur 10 ne vit pas assez longtemps pour fêter sa première année et une sur six meurt avant l'âge de 5 ans. En Ethiopie par exemple, 118 enfants sur 1 000 meurent avant un an.
Dans ses recommandations, le rapport de Save the Children propose de développer les politiques et les programmes de protection des femmes et des jeunes filles contre l'infection par le VIH d'une part, contre les violences sexuelles d'autre part. Deux facteurs qui contribuent à diminuer les efforts entrepris pour améliorer la vie des femmes. Au rang des violences sexuelles figurent l'infanticide, comme en Chine, où il naît « 100 filles pour 120 garçons, la norme biologique étant de 105 filles pour 100 garçons », les violences domestiques, les viols, les mutilations génitales.
Par ailleurs, sur les 36 millions de personnes infectées par le VIH dans le monde en 2000, 16 millions sont des femmes.
Save the Children vient de lancer une campagne, intitulée « Every mother, every child », pour améliorer la condition des femmes dans le monde. Deux des composants clés de cette opération sont une pétition et une lettre ouverte au président des Etats-Unis, Georges W. Bush, aux sénateurs et aux membres du Congrès américain, afin de les inciter à parrainer la campagne. La fondation plaide pour une augmentation des fonds destinés à améliorer l'éducation et la santé des femmes.
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