RÉGIS LESPALÈS est un comédien intéressant. Mais, sans appui dramatique d'écriture, il ne quitte pas une unique expression. La pièce est rudimentaire et le beau décor et la distribution solide ne cachent pas la cruelle vérité.
Il est des moments où il faut bien dire la vérité : la pièce « Landru » n'existe pas. Quelques scènes qui se succèdent, sur le modèle unique de la confrontation de Landru avec un autre personnage (une conquête, une femme qui se méfie, son épouse, sa maîtresse, son avocat) cela pourrait suffire si la manière dont les dialogues étaient menés donnaient du relief à ce plat déroulement. Or, Laurent Ruquier, si doué pour le dialogue au naturel, peine terriblement lorsqu'il s'agit de donner aux répliques un peu de brillant, du mordant. Dans l'ultime scène, la maîtresse visitant Landru dans sa cellule à quelques heures de sa décapitation, on bascule littéralement du côté des jeux de mots d'un sketch de mauvais goût. Mais c'est le seul moment où il y ait un clair souci d'effets d'écriture.
Conclusion : Laurent Ruquier est certainement un « chansonnier » comme on le disait autrefois, un amuseur doué, mais il n'est en rien un dramaturge.
La production est très soignée, la distribution est solide. On attendait beaucoup de Régis Laspalès, bon acteur ici entravé par l'inexistence de la pièce, de l'évolution du personnage donné d'un bloc, une fois pour toutes. Il n'est pas dirigé, comme si Jean-Luc Tardieu, qui a pourtant un sacré métier, ne s'était pas rendu compte que Laspalès se trouvait ligoté et ne parvenait pas à donner de l'humour et une profondeur à son rôle. C'est laborieux et très décevant.
Théâtre Marigny-Robert Hossein, à 20 h 30 du mardi au samedi, en matinée le dimanche à 15 h 30. Durée : 1 h 50 sans entracte. (01.53.96.70.00).
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