FLÉAU MONDIAL, tant pour les laboratoires que pour les patients, la contrefaçon de médicaments représenterait 10 % du marché mondial en volume, pour un chiffre d'affaires annuel de 45 milliards d'euros, selon les chiffres de l'OMS (Organisation mondiale de la santé).
Sanofi-aventis, leader européen de la pharmacie, se veut en pointe sur ce dossier sensible. Car la contrefaçon n'est pas seulement une affaire de gros sous : les médicaments contrefaits ne contiennent que rarement le principe actif du princeps copié, quand ils ne contiennent pas des molécules potentiellement dangereuses pour les patients qui les ingèrent, le plus souvent sans savoir que ce sont des contrefaçons. Il s'agit donc là avant tout d'un problème de santé publique, d'autant que les 45 milliards d'euros issus de ce lucratif trafic représentent autant d'argent que les laboratoires pharmaceutiques ne peuvent consacrer au développement de nouvelles molécules.
C'est dans cet esprit que sanofi-aventis vient de se doter d'un laboratoire central anticontrefaçon (LCAC), le premier du genre en Europe. Située à Tours, cette unité ultra-moderne, baptisée « Laboratoire central anti-contrefaçon » (LCAC), emploie des chimistes de pointe spécialisés dans l'analyse d'échantillons de médicaments suspects, tant au niveau du médicament lui-même que du conditionnement et des notices d'utilisation. Outre la détection des médicaments contrefaits, les travaux de ce laboratoire devraient permettre de constituer une carte d'identité des contrefaçons et de remonter les filières, parfois jusqu'en Chine ou en Inde où des laboratoires clandestins pullulent, selon Jean-François Dehecq, P-DG de sanofi-aventis.
Ce laboratoire devrait également mettre sur pied une méthodologie de détection des contrefaçons des médicaments produits par Sanofi, une méthodologie appelée plus tard à être utilisée dans tous les laboratoires du groupe, partout dans le monde.
La lutte contre la contrefaçon de médicaments, enjeu de santé publique et enjeu commercial majeurs, est manifestement dans l'air du temps : dès le 25 septembre prochain, un plan d'action européen sera adopté lors d'un Conseil consacré à la compétitivité à Bruxelles, et présidé par Hervé Novelli, secrétaire d'État français chargé du Commerce, de l'Artisanat et des PME.
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