Avec un chiffre d’affaires de 28,37 milliards d’euros et un bénéfice net de 7,04 milliards d’euros (en progression de 11,1 %), le géant français de la pharmacie sanofi-aventis parvient, pour l’année 2006, à des résultats supérieurs à ses objectifs comme aux prévisions des analystes.
Mais cette performance cache quelques inquiétudes sur l’avenir.
Et notamment sur celui du Plavix, son antiagrégant plaquettaire vedette, concurrencé par un générique aux Etats-Unis. Une concurrence jugée déloyale par sanofi qui a engagé un procès contre le génériqueur américain, accusé de ne pas respecter les délais légaux de protection des brevets. Mais en attendant les conclusions de ce qui promet d’être une longue bataille juridique, le bénéfice net de sanofi pour le 4e trimestre 2006 a accusé une baisse de 4,6 %, essentiellement due à la baisse des ventes du Plavix.
Sur le dernier trimestre 2006, les ventes de Plavix ont en effet chuté de 87,2 % aux Etats-Unis. Le 31 août dernier, le tribunal fédéral de New York a bien ordonné au génériqueur de cesser ses ventes, mais sans ordonner pour autant le rappel des produits déjà dans le circuit de distribution. C’est ce qui explique l’importance de la baisse des ventes du Plavix aux Etats-Unis, même si, pour la dernière semaine de décembre 2006, la part de marché du Plavix par rapport aux prescriptions totales du clopidogrel bisulfate (nom de la molécule en DCI) était en progression significative et atteignait 44,3 % contre 21,3 % au cours de la dernière semaine de septembre.
Quarante-six molécules en développement.
Mais si sanofi a quelques soucis à se faire avec son médicament vedette dont les mésaventures judiciaires ne sont pas terminées, son « pipeline » (portefeuille de médicaments en développement) est pour sa part assez bien garni. Le nombre de ses projets en phase IIb ou en phase III est en effet aujourd’hui de 46 contre seulement 35 en février dernier.
De plus, sanofi-aventis dispose de solides blockbusters (médicaments susceptibles de réaliser plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires annuel). Le chiffre d’affaires de ses quinze premiers médicaments s’est élevé en 2006 à 17,28 milliards d’euros (+ 6,4 % par rapport à l’année précédente), à comparer aux 25,84 milliards d’euros de chiffre d’affaires de l’ensemble de l’activité pharmaceutique de Sanofi (*). Un résultat obtenu malgré une activité «largement pénalisée par les génériques de quatre produits aux Etats-Unis (Allegra, Amaryl, Arava, Ddavp), et l’effet des réformes des systèmes de santé en France et en Allemagne».
En conclusion de la présentation des résultats 2006 de sanofi-aventis, le directeur général du groupe Gérard Le Fur a notamment souligné l’importance de la recherche et développement (R&D) chez sanofi, avec 4,43 milliards d’euros investis en 2006 (+ 9,5 % par rapport à 2005).
Mais 2007 sera une année clé pour sanofi, a-t-il conclu en substance, avec, d’une part, plusieurs procès en cours aux Etats-Unis, mais aussi et surtout la mise sur le marché dans plusieurs pays d’Acomplia (rimonabant), spécialité destinée à lutter contre les risques de l’obésité et pour prévenir les maladies cardio-vasculaires, et un grand nombre de résultats d’études de phase III attendus.
(*) L’activité vaccins humains ayant atteint en 2006 le chiffre d’affaires de 2,53 milliards d’euros, en hausse de 22,7 % par rapport à l’année précédente.
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