Quelques-uns des Américains qui se se sont précipités, le 11 septembre et les jours suivants, pour donner leur sang aux blessés de New York et de Washington ont eu une très mauvaise surprise : eux qui se croyaient sains avaient le VIH ou une hépatite.
Comme il se doit, tous les dons de sang ont été testés et un certain nombre ont fait apparaître une infection sérieuse. Les laboratoires d'analyses ont donc commencé le pénible travail qui consiste à avertir par lettre les donneurs malades.
Les résultats d'analyse ne demandent pas plus de huit jours. Plusieurs virus sont recherchés, notamment le VIH, les hépatites B et C, la syphilis, et d'autres antigènes. La procédure qui consiste à retrouver le donneur et ses cordonnées prend une semaine de plus. C'est donc vers le milieu de la semaine dernière que les premiers donneurs malades ont reçu leur lettre.
La raison pour laquelle on a trouvé du sang contaminé est qu'environ deux tiers (65 %, selon le NIH, National Institute of Health) des donneurs donnaient leur sang pour la première fois. Tous se considéraient comme sains parce qu'ils n'étaient pas toxicomanes ou n'avaient pas de relations sexuelles à risques. Ils n'avaient pas donc pas eu de raison particulière de demander une analyse. Le choc n'en a été que plus grand quand ils ont appris la mauvaise nouvelle. « Une personne qui donne son sang a un sens civique et communautaire développé, c'est quelqu'un de généreux. C'est pourquoi l'idée qu'elle ait pu faire courir un risque aux receveurs lui est insupportable », explique le Dr Celso Bianco, des America's Blood Centers. Les laboratoires chargés de recueillir les dons ont été contraints de recruter des conseillers ou des psychothérapeutes dont le travail consiste à expliquer au donneur malade la procédure de soins à suivre.
Une séropositivité a été trouvée dans un groupe de dons compris entre 50 000 et 200 000 (les statistiques sont inachevées) et l'hépatite B ou C a été décelée dans un don sur 10 000 à 50 000. A la consternation de ceux qui étaient malades sans le savoir s'ajoute l'embarras des conseillers qui se voient contraints d'annoncer la mauvaise nouvelle à des gens fiers d'avoir aidé leurs compatriotes. « C'est une situation très délicate », déclare l'un d'eux.
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