Le volet « non ministériel » de l'affaire du sang contaminé « repart à zéro », selon l'expression de la juge chargée de l'affaire, Marie-Odile Bertella-Geffroy, contactée par « le Quotidien ». A la fin de mars aura lieu une audience, en présence de toutes les parties, devant une chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris.
C'est la Cour de cassation qui l'a décidé, excluant un renvoi du dossier, qui comprend 134 tomes, devant la juge parisienne. Ce renvoi aurait permis d'envisager un procès pour la fin de l'année. La chambre de l'instruction choisie par la haute juridiction est différente de celle qui, le 10 janvier 2001, relevait que la juge avait mis en examen 23 personnes pour « crime d'empoisonnement » avant de les poursuivre, in fine, pour « homicides involontaires » sans les avoir jamais interrogées sur de tels délits.
Un procès en 2005 au plus tôt
On repart à zéro, et pour au moins trois ans. Les avocats des 30 personnes mises en examen, parmi lesquelles cinq conseillers ministériels et 23 médecins, et des 40 parties civiles vont plaider à nouveau, les unes le non-lieu, les autres en faveur d'un procès en bonne et due forme. Lequel ne devrait pas être programmé, désormais, avant 2005, au plus tôt.
Seize ans après les faits, près de neuf ans après le dépôt de premières plaintes, les victimes et leurs proches se montrent pour le moins impatients. Plus de 1 300 hémophiles et 2 480 transfusés ont été infectés (VIH) et plusieurs centaines sont déjà morts. Dans l'ordonnance du 20 mai 1999 qui clôturait son instruction, Marie-Odile Bertella-Geffroy a demandé que les 30 personnes poursuivies soient jugées ensemble par une cour d'assises, même si seulement sept d'entre elles, dont le Dr Garretta et quatre autres médecins, sont mises en examen pour « crime d'empoisonnement » et les 23 autres pour des délits.
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