Ils étaient censés marcher main dans la main, depuis le déploiement d’un référentiel commun il y a quatre ans. Les acteurs de l’urgence – pompiers et hospitaliers – peinent encore à s’entendre. L’IGAS énumère les sujets de tensions, multiples, dans un rapport commandé par les ministres de l’Intérieur et de la Santé.
L’instauration d’une culture commune aux deux services (secours à la personne, aide médicale urgente) a échoué. Un protocole national, simple exemple, aurait pu encadrer l’utilisation de la morphine par les infirmiers : le projet n’a pas abouti faute d’accord entre les médecins. Le partage des contacts n’est toujours pas à l’ordre du jour : moins de 30 % des SIS (services d’incendie et de secours) et SAMU (services d’aide médicale urgente) échangent leurs listes de médecins.
Moins d’un tiers des départements bénéficient d’un coordonnateur ambulancier. Et seuls deux départements, l’Ille-et-Vilaine et le Maine-et-Loire, ont signé la totalité des conventions interservices prévues.
Des blocages relevés dans quinze départements
Une quinzaine de départements connaissent des situations de blocage, que l’absence de logiciel informatique commun entretient. Les transporteurs sanitaires peinent à trouver leur place. Cerise sur le gâteau, « l’absence de cadrage national » entrave le dialogue entre « blancs » et « rouges ».
L’IGAS formule des préconisations pour dépasser ces « confrontations locales », améliorer les prises en charge, et réduire les coûts : plans d’actions à trois ans au niveau local, clarification des conditions d’intervention des infirmiers sapeurs-pompiers, reconnaissance mutuelle des ressources médicales rattachées au SIS et au SAMU pour éviter la concurrence dans la constitution des viviers... L’IGAS réclame en outre avec insistance le renforcement du pilotage national.
Dans un communiqué commun, les représentants des sapeurs-pompiers (FNSPF, ANDSIS) et des SAMU (SUdF, AMUF) signalent leur intention de se mettre autour de la table. Un groupe de travail commun a été mis sur pied, qui se réunira le 18 septembre. Le comité national de suivi se réunira le 5 novembre.
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