«ET les autres soirs, que faisiez-vous?», est une question que l’on posait volontiers à Elisabeth Schwarzkopf, retraitée depuis la mort de son mari, pygmalion et producteur Walter Legge en mars 1979, et retirée récemment dans les montagnes autrichiennes. Sa réponse était, en substance, qu’il n’y avait pas d’autres soirs. Le temps était entièrement consacré au travail, à l’étude, la préparation, la répétition, le perfectionnement de ce qui était sa vie : la scène et les studios d’enregistrement. Vie austère, certes, mais vie d’artiste exigeante encore plus avec elle-même qu’avec les autres.
Son credo, un acharnement vers la perfection qui a été son image de marque tant dans les rôles d’opéra qu’elle a marqués de sa personnalité, Donna Elvira, Fiordiligi, La Comtesse, Alice Ford, La Maréchale, sa « carte de visite », pour ne citer que les plus forts, qu’au récital avec le Lied allemand, Hugo Wolf particulièrement pour la réhabilitation duquel elle fit tant sous l’impulsion de Walter Legge. Sur cette collaboration, on lira avec profit « la Voix de mon Maître » paru en 1982 chez Belfond. Et, dernier paru, « les Autres Soirs ». Dans sa postface, André Tubeuf explique comment s’est fait ce livre, biographie préparée oralement pendant quelque quinze longues années avant d’être dictée à celui, ami et confident, qui était le plus à même d’en faire une biographie autorisée à la première personne (1).
Pour ceux qui voudront retrouver de visu cette grande artiste, EMI a réédité le film réalisé en 1995 par André Tubeuf et Gérald Caillat, « Elisabeth Schwarzkopf, a self-portait », dont les photos d’archives situent formidablement la carrière dans son époque (2). On trouvera dans le DVD qui lui est consacré dans la collection Classic archive EMI un enregistrement en noir et blanc du final du premier acte du « Chevalier à la rose » de Richard Strauss sous la direction de Charles Mackerras, à Londres en 1961 (3). Bien que non distribuée en France, RCA Red Seal a édité l’intégrale de cet opéra dans la production salzbourgeoise légendaire de Rudolf Hartmann, sous la direction de Herbert von Karajan (1960). Récemment réédité aussi par EMI Classics, « Songs you love » est un délicieux bouquet allant de Martini à des chants traditionnels suisses (4). Et l’INA a publié son tout premier récital français, capté à Aix-en-Provence en 1954, dans la toute fraîcheur de ses débuts (5).
(1) Tallandier. 368 pages. 29 €.
(2) EMI Classics: 1 DVD.
(3) EMI « Classic archive » 1 DVD.
(4) EMI Classics : 1 CD « Great artists of the Century ».
(5) 1 CD INA Mémoire vive.
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