IL EST TRÈS RARE que s'ouvrent les portes de l'ancienne faculté de médecine au 83, boulevard Saint-Germain (à Paris). Elles le seront mardi prochain pour accueillir les visiteurs du vernissage de la 41e édition du Salon des peintres médecins.
Entre médecine et peinture, le coeur du Dr Bénichou balance, encore et toujours. Aimé Bénichou est né en Algérie et a rejoint la France dans les années 1947-1948. Il étudie d'abord la pharmacie, «pour manger», tout en s'inscrivant aux Beaux-Arts de Marseille. En 1957, il organise sa première exposition. Et pendant sept-huit ans, il vit de sa peinture. Ce qui ne l'empêche pas de se lancer dans des études de médecine. En deuxième année, le lien qui unit ses deux passions prend vie au premier étage de la Maison des arts, à Paris, face à l'hôpital Cochin. «Avec deux autres personnes qui s'intéressaient à la peinture, nous avons exposé», raconte-t-il. « J'ai commencé à avoir un style et j'ai pu vendre encore mieux.»
Trente personnes ont visité l'exposition abritée par la fac de médecine, puis quarante, puis de plus en plus, jusqu'aux mille visiteurs qui se sont pressés au vernissage du Salon des peintres médecins l'an dernier. Au long des trois semaines d'exposition, près de 10 000 personnes sont venues découvrir les oeuvres des soixante trois peintres médecins.
La peinture doit sortir.
L'Association des peintres médecins (APEM) compte 827 adhérents dans toute la France. «Nous recevons également des tableaux de Suisse et de Hollande», explique le Dr Bénichou, qui préside l'APEM. Presque la totalité des exposants change chaque année. «Chez de nombreux médecins, il y a la « case peinture » qu'ils expriment pendant leur exercice de médecin ou bien, plus tard, une fois libérés de la médecine. Ils ont une éducation picturale intéressante, notamment grâce à l'anatomie qui, au cours de leurs études, leur ouvre des horizons énormes.»
«Il faut exposer, la peinture doit sortir. Exposer, c'est se déculotter, accepter les critiques et les analyser. C'est une façon de clarifier sa propre peinture vis-à-vis des autres et éventuellement l'améliorer.»
Tout au long de l'année, l'association s'anime de plusieurs activités, jusqu'à l'exposition pendant la «quinzaine médicale artistique» (cette année, du 27 mai au 11 juin).
Les trois semaines d'expo, ponctuées de manifestations (voir programme sur http://www.art-medecine.com) s'achèveront dans un dîner de gala au cours duquel seront remis deux prix par la Ville de Paris, à la peinture et à la sculpture. L'urne qui aura recueilli les bulletins des visiteurs sera également dépouillée pour la remise du prix du public à la «meilleure peinture» et au «meilleur peintre».
Après Séville, c'est à Prague que l'APEM se réunira en congrès du 7 au 11 novembre.
Quelques semaines après le 18 octobre, jour de la saint Luc, l'évangéliste qui est à la fois le patron des médecins, des peintres et des sculpteurs.
http://www.art-medecine.com/ Renseignements et inscriptions : secrétariat de l'APEM, Dr Aimé Bénichou, 32, quai Henri-IV, 75014 Paris Tél. 01.42.72.15.63.
aime_benichou@hotmail.com.
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