Les réactions à l’avis de l’Académie nationale de médecine, qui a confirmé son opposition aux salles de consommation de drogues (« le Quotidien » du 14 janvier) ne se sont pas faites attendre.
Du côté de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT), Étienne Apaire s’est félicité d’une approche qui « conforte la position du gouvernement et du Premier ministre ». En plein cœur de la polémique sur le sujet, François Fillon avait en effet affirmé que ces salles ne sont « ni utiles ni souhaitables ».
Le président de la MILDT, qui doit s’exprimer le 19 janvier devant la Commission parlementaire constituée en décembre dernier afin de réfléchir à la question, se réjouit de pouvoir bénéficier de cet appui médical. « Les experts de l’INSERM n’étaient pas tous médecins. Or là, nous avons non pas une expertise mais un avis de médecins qui tient compte de l’éthique médicale, et qui dit très clairement qu’il y a plus de risques que de bénéfices en ce qui concerne les salles de shoot », a-t-il souligné, avant d’ajouter : « J’utiliserai la semaine prochaine devant les parlementaires cet avis ».
Du côté des associations, la critique est sévère. Elles reprochent à l’Académie de manier « l’idéologie en guise d’expertise », Act-up allant jusqu’à affirmer que l’avis témoigne du refus de l’Académie « de travailler avec le minimum d’honnêteté intellectuelle ». Jean-Pierre Couteron, président de l’Association nationale des intervenants en toxicomanie et addictologie (ANITEA) juge que cet avis « se réfère peu aux études scientifiques sur ce sujet et (qu’)il y a des confusions : ils parlent d’injections médicalement assistées, or dans les salles de consommation, c’est l’usager qui s’injecte, les médecins et infirmiers n’y participent pas. La salle de consommation consiste juste à ouvrir un espace sécurisé » pour les toxicomanes. À AIDES, Christian Andreo dénonce « une vision moraliste et complètement déconnectée de la réalité scientifique et de l’évaluation des programmes existants ».
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