J'ai bien lu l'éditorial de Jean Paillard (Le Généraliste n° 2622 du 16 novembre) intitulé « La révolution silencieuse » et je ne partage pas totalement son avis. Certes, face aux propositions d'installation de certains maires dans le cadre d'un salariat d'apparence protecteur, certains de nos confrères (sont-ce d'ailleurs des jeunes médecins ou des quinquagénaires un peu usés ?) acceptent l'offre. Bien sûr, cela peu résoudre dans un premier temps le problème de la désertification rurale mais je crains que cela ne soit que poudre aux yeux car pour faire « tourner » une maison médicale de 8 heures à 20 heures et offrir une permanence des soins les jours fériés (et je ne parle même pas de la nuit) combien faudra-t-il de médecins dans la maison médicale (chacun ne faisant que 35 heures – salariat – et prenant des congés annuels) ?
Le système ne marche actuellement que parce qu'il y a encore quelques libéraux à leurs côtés. Qu'en sera-t-il dans quelques années ? Le budget salarial de la commune risque d'exploser et, compte tenu de notre démographie, où trouver les médecins pour combler la demande aux quatre coins de la France ?
Et puis a-t-on fait un grand référendum parmi les médecins pour savoir dans quel cadre ils souhaitaient exercer ? Salarié ou libre avec des honoraires indépendants de la capacité des caisses à rembourser ? Salarié ou libre, sans compte administratif, sans quota, sans statistiques diverses et variées, à régler avec le directeur de la Sécu. La question mérite d'être posée avant que d'affirmer que « la liberté ne se trouve plus dans l'exercice libéral ».
En un mot le médecin est-il un salarié de la Sécu ou un libéral ayant passé une convention au seul bénéfice des patients (je rappelle que le médecin de secteur 2 paye intégralement ses charges sociales et la CARMF).
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