Au CHU de Saint-Étienne, une consultation multidisciplinaire propose dans les malformations thoraciques des techniques non invasives, utilisant des systèmes de pression et dépression externes, mises au point en Amérique du Sud. Ces techniques seront présentées, lors d’une session de travail les 11 et 12 octobre ; il est prévu une retransmission de quatre interventions dans la salle de conférence de l’Hôpital Nord.
Si ces malformations entraînent souvent une petite restriction pulmonaire, les complications cardiaques restent rares : elles ne se voient que dans des cas exceptionnels de fort pectus excavatum notamment associés à une maladie de Marfan. Mais l’impact psychologique est important, en particulier chez les adolescents. Dans les années 1950, des techniques dites de Ravitch ont été développées : « Il s’agissait d’interventions lourdes, avec des suites douloureuses et qui ne pouvaient être envisagées qu’après la croissance », rappelle le Pr Tiffet. À la fin des années 1990, le Pr Donald Nuss met au point une technique mini-invasive, qui consiste à placer, sous thoracoscopie, une barre de soutien pour redresser la déformation du sternum.
Le « workshop » de Saint-Étienne doit mettre en exergue de nouvelles techniques, non-opératoires, de corrections.
La première est une technique d’aspiration pour les thorax en entonnoir, utilisant une cloche en silicone (Vacuum Bell) : « elle crée une dépression et comme ces enfants ont un thorax très souple, le sternum remonte et comble la cavité », explique Olivier Tiffet. À ce jour, l’acquisition du Vaccum Bell implique toutefois un investissement de 500 à 600 €, non remboursé. « Nous sommes en négociation avec l’assurance-maladie pour obtenir sa prise en charge », précise toutefois le Pr Tiffet qui ajoute que cette technique est déjà couronnée de « beaux succès » et, à défaut, d’une atténuation de la déformation, « ce qui évite une intervention chirurgicale qui coûtera, bien entendu, beaucoup plus cher, soit environ 1 500 euros, sans compter la durée d’hospitalisation, une invalidité d’au minimum un mois, etc. ».
L’équipe stéphanoise présentera également une deuxième technique non invasive, de compression dynamique, qui s’adresse cette fois-ci aux thorax en carène. Le système se présente sous la forme d’un petit corset doté d’une pièce permettant d’appliquer une pression, afin de corriger la malformation.
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