TOURISME
Avec sa Cordillère centrale, dont le pic Duarte domine du haut de ses 3 175 mètres toute la région des Caraïbes, ses lacs comme celui d'Enquillo, qui se trouve, lui, à 44 mètres au-dessous du niveau de la mer, ses successions de curieuses collines ondulées de la région de Los Haitises et ses vallées verdoyantes où alternent à perte de vue champs de tabac, de canne et d'agrumes, la République dominicaine offre une variété de paysages d'une époustouflante beauté.
Presque aussi grand que la Suisse, le pays occupe les deux tiers d'Hispaniola et est séparé d'Haïti par une longue frontière de plus de 300 kilomètres entre océan Atlantique et mer des Caraïbes.
Dès sa découverte par Christophe Colomb, en 1492, et la rapide disparition des civilisations autochtones Taïnos et Arawak, l'histoire d'Hispaniola se confond avec celle, pleine de bruits et de fureur, de la conquête espagnole du Nouveau Monde. Passée à deux reprises sous le contrôle de la France et annexée par la République noire d'Haïti, ce n'est qu'en 1844 que sera proclamée la République dominicaine. Menacée par sa voisine et ruinée par les guerres, l'ancienne colonie ne connaîtra pas pour autant la paix : elle retombera sous la coupe de l'Espagne à la demande du premier président, sera proposée aux Etats-Unis - qui la refuseront dédaigneusement - par le deuxième président, subira le joug d'une succession de dictateurs qui s'imposeront à coups d'assassinats politiques, jusqu'à ce qu'en 1916 quelques compagnies de « Marines » débarquent pour y remettre un peu d'ordre. Le début de prospérité économique ne résistera pas au long règne - de 1930 jusqu'à son assassinat en 1961 - du général Raphaël Trujillo, le président-dictateur surnommé « Benefactor » de la patrie. Il faudra une ultime guerre civile en 1965, suivie d'une nouvelle intervention américaine pour que l'île, enfin apaisée, se dote d'un régime d'allure démocratique.
Au patrimoine culturel de l'humanité
S'échappant des fenêtres des maisons colorées, des voitures klaxonnantes, des boutiques et des restaurants, des flots de « merengue » - l'obsédante musique qui rythme les jours et les nuits dominicaines - envahissent les rues de Santo Domingo, écrasée de soleil et de chaleur humide. La bouillonnante capitale apparaît comme un mélange de vieille ville coloniale espagnole et de métropole nord-américaine oscillant entre la langueur tropicale et les trépidations de la vie moderne.
Classée patrimoine culturel de l'humanité par l'UNESCO, la vieille ville s'étend des bords du fleuve Ozama jusqu'aux vestiges de Nueva Isabella, l'ancienne cité fondée en 1496 par Bartoloméo Colomb. Au travers des rues pavées, les plus anciennes du Nouveau Monde, bordées de magnifiques édifices gothiques, nuancés de réminiscences romaines et arabes, on ne se lasse pas d'admirer cette cité admirablement conservée et restaurée.
Foisonnement de belles et vieilles demeures aux superbes façades à balcons, véritables joyaux d'architecture. Edifices religieux, comme la massive cathédrale Santa Maria de la Meno Primada de America, première cathédrale construite sur le sol du Nouveau Monde, dont la première pierre fut posée en 1514. Sur la plaza Hispanidad, qui règle le flot des passants vers les ruelles alentour, on trouve le magnifique Alcazar de Colon : allègre mélange d'influences renaissance espagnole et italienne, l'édifice, construit entre 1510 et 1514 à la demande de Diego Colomb, l'un des fils du navigateur, jouxte la Casas Réales et le Palacio de Los Capitanes, deux impressionnants palais datant de 1520, transformés en musée, où l'on peut admirer d'intéressantes collections de cartes et d'armes anciennes.
La Casa de Ovando, l'ancienne résidence du gouverneur de la ville, est sans conteste l'un des plus beaux joyaux de la zone coloniale. Ornées de rares portails gothiques, les trois grandes maisons à patios du début du XVIe siècle qui la composent, offrent une vue imprenable sur le fleuve Ozama.
A quelques pas de là, une ancienne église jésuite, transformée en panthéon en 1958, rend hommage aux gloires locales et autres héros de la patrie. Légèment moins spectaculaire que celle de Buckingham Palace, la relève de la garde - très latino-prussienne - est une attraction très prisée des visiteurs.
Sur l'avenida Mella et son ambiance de kermesse permanente on plonge dans le Mercado Modelo, le grand marché couvert, inauguré en 1942 par Trujillo. Aux côtés d'étals colorés de fruits, de légumes et de vendeurs de cassettes de merengue on trouve des échoppes d'artisanat local : statues de bois, bijoux d'ambre (une spécialité de l'île avec le rhum et les cigares) et charmantes peintures naïves haïtiennes.
Le Malécon, interminable promenade de 15 kilomètres, s'étire le long de la mer avec ses successions de bars, de cafés et de terrasses de restaurants. Rendez-vous obligé de la fête dominicaine, c'est sur le Malécon que l'on prend la mesure de la chaude ambiance des nuits caraïbes.
L'autre pays du cigare
En quelques années, la République dominicaine est devenue le plus important pays exportateur de cigares au monde. Sur les quelque 400 millions de cigares de toutes origines consommés sur la planète, plus de la moitié viennent de l'ancienne Hispaniola.
Premier concurrent de Cuba pour la qualité de ses « vitoles », le cigare dominicain a fait une spectaculaire percée sur le marché nord-américain - le plus gros marché de cigares du monde - après la nationalisation par Fidel Castro des plus célèbres marques cubaines, forçant les propriétaires à s'installer à Saint-Domingue. Les cigares dominicains sont aussi appréciés en France où l'on en consomme plus de 3 millions par an.
C'est dans la vallée de Cibao que sont cultivés les plus fins tabacs dominicains. Dans cette vaste vallée de 20 000 hectares, nichée entre les Cordillères centrale et septentrionale qui la protègent des cyclones et des ouragans, on cultive trois variétés de tabac : le fameux Piloto Cubano, le plus fort, le San Vincente, plus léger et plus acide, et le suave Olor Dominicano, au discret goût salé.
Au côté d'une foultitude de marques indépendantes, deux grands groupes internationaux sont présents à Saint-Domingue : Altadis (fusion de l'ex-Seita française et de Tabacalera espagnole), numéro un du cigare avec une part du marché mondial de 27 %, qui propose différentes marques comme Pléiades, son fleuron, mais aussi Santa Damiana et Cruzeros, et le groupe Oettinger-Davidoff qui, outre la célébrissime marque à la bague blanche, distribue Avo et Griffin's.
Le rendez-vous de la jet set
Sur le côté sud, aux longues plages ombragées de cocotiers, on rejoint La Romana, ancien port fondé en 1502, dont le nom tire son origine de la balance romaine qui servait à peser les marchandises. Ancienne place forte de l'industrie sucrière jusqu'aux années soixante-dix, La Romana s'est reconvertie en rendez-vous de la jet set internationale avec le complexe touristique de Casa Campo, le plus chic des Caraïbes.
Passé la Cordillera Central et ses sommets verdoyants qui évoquent les Alpes suisses, c'est la magnifique vallée du Cibao, cur fertile de l'île avec ses immenses champs de canne à sucre, de café et de tabac, qui s'étale à perte de vue. Deuxième ville de la République dominicaine et centre économique, Santiago ne manque pas de charme avec ses élégantes maisons victoriennes bordant les grandes avenues ombrées d'arbres que les « Santiagueros » aiment à parcourir en calèches.
Dans cette capitale du rhum et du tabac on ne manquera pas de visiter les grandes fabriques de cigares pour admirer le travail des habiles « torcedores » qui coupent et enroulent avec adresse et tendresse les capes des plus beaux « puros » dominicains.
Pour partir
TRANSPORTS :
Un vol quotidien sur Air France Paris/Saint-Domingue via Saint-Martin, à partir de 734,08 euros A/R.
Rens. : Air France : 0820.820.820. Minitel : 3615 ou 3616 code AF. Internet : http://www.airfrance.fr
FORMALITES :
Passeport en cours de validité. Pas de visa pour un séjour inférieur à trois mois.
DECALAGE HORAIRE :
- 6 h en été et - 5 h en hiver.
LANGUE :
L'espagnol, langue officielle.
MONNAIE :
Le peso dominicain (RDS), 2 RDS = 0,15 euro, le dollar américain. Cartes de crédit.
SANTE :
Pas de vaccin obligatoire.
Vaccins contre hépatite A et typhoïde recommandés.
HOTELS :
A Santo Domingo (la capitale) :
- Hôtel El Embajador (Occidental Hotel & Resort). 65, av. Sarasota. Tél. (809) 221.21.31. E-mail : ohrd.embajador@codotel.net.do
Situé dans le quartier résidentiel, un hôtel de grand confort, à l'architecture typique des années cinquante. Environ 91,47 euros la chambre double.
A La Romana (côte sud) :
- Hôtel Casa de Campo. P.O. Box 140. Tél. (809) 523.33.33 - www.casadecampo.cc.
Au cur d'un immense domaine en bordure de mer, le plus beau resort de l'île avec 750 chambres de luxe (certaines somptueusement décorées par Oscar de La Renta), réparties dans des bungalows en pleine nature. Le domaine abrite, outre les plus beaux parcours de golf des Caraïbes, une marina, un centre équestre, un champ de tir au pigeon d'argile, des cours de tennis, un centre fitness et de nombreuses piscines. A partir de 121,96 euros la chambre double.
A Santiago (cordillère centrale) :
- Hôtel Gran Almirante, av. Estrella Sadhalà. Tél. (809) 580.19.92. Le dernier né et le plus luxueux hôtel de la ville. A partir de 107 euros la chambre double.
SEJOURS :
- Marsans International propose, dans sa brochure « Saint Domingue », un grand choix de séjours, circuits, autotours et forfaits « à la carte » en République dominicaine. Exemples : un séjour balnéaire à Punta Cana de 9 jours/7 nuits en hôtel demi-pension à partir 730,23 euros Paris/Paris, ou le circuit accompagné « Hispaniola » de 9 jours/7 nuits en pension complète à partir de 1 431,50 euros Paris/Paris.
RENSEIGNEMENTS:
- Ambassade de la République dominicaine 45, rue de Courcelles, 75008 Paris. Tél. 01.53.53.95.95.
- Office du tourisme de la République dominicaine, 11, rue Boudreau, 75009 Paris. Tél. 01.43.12.91.91. E-mail : otrepdom@aol.com
- Marsans International. Tél. 0825.031.031 et dans les agences de voyages.
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