L ES sages-femmes ne désarment pas. Même si, cette semaine, le mouvement semble s'être ralenti, la contestation risque de repartir de plus belle dans quelques jours.
En effet, toujours « très, très, très en colère », selon une responsable du mouvement en Ile-de-France, les sages-femmes en grève depuis presque un mois ont décidé de manifester de nouveau le 26 avril et de faire « un sit-in » devant le ministère de la Santé le lendemain, 27 avril.
Des actions qui atteignent visiblement le moral du ministre délégué à la Santé.
Bernard Kouchner a estimé sur RTL que la contestation des sages-femmes, en partie dirigée contre lui, était « assez dure à vivre », mais que le mouvement reflétait d'abord une « crise d'identité ».
Les sages-femmes défilant, il y a quelques jours, aux cris de « sages-femmes au bord de la crise de Kouchner », « c'est difficile » à accepter et c'est un peu injuste », a déclaré le ministre.
« C'est le témoignage d'une crise, d'un malaise, d'une recherche d'identité pour les sages-femmes qui ne travaillent pas vraiment comme si elles étaient une profession médicale (qu'elles sont en réalité) . Depuis 1943, elles sont inscrites dans le code de la santé publique ; maintenant, il faut passer à l'acte et travailler avec elles pour que ce soit vrai, pour qu'elles soient une profession particulière », a ajouté Bernard Kouchner
« Je suis désolé (de la manifestation le 26 avril) ; nous avons fait des propositions très fortes, très solides en matière de revalorisation de salaires », a-t-il encore rappelé, tant pour le public que pour le privé.
Un concours plus ouvert
Evoquant les sages-femmes de ville, qu'il a appelées « infirmières libérales », le ministre a expliqué qu'il « y a aussi des propositions très fortes de revalorisation avec de nouveaux projets et avec ces fameuses maisons de naissance où elles pourront s'occuper de leur parturientes jusqu'au bout ».
Concernant les sages-femmes hospitalières, le ministre a relevé que « les coordinations s'entendent mal avec les syndicats, mais ce sont les syndicats de la fonction publique hospitalière, statut dont relèvent les sages-femmes, qui ont signé (dans l'accord du 14 mars,) des augmentations substantielles : donc elles doivent absolument parler avec ces syndicats ».
Signe de bonne volonté et d'apaisement des pouvoirs publics ? Toujours est-il que le « Journal officiel » a publié samedi dernier un arrêté fixant à 759, soit une hausse de 4 %, le nombre de places offertes au concours d'entrée aux écoles de sages-femmes. De plus, a précisé le gouvernement, « un groupe de travail doit se réunir d'ici à la fin d'avril pour définir les besoins en maïeuticiennes en France ». On sait que l'une des revendications essentielles des sages-femmes concerne notamment le déficit démographique de leur profession, puisqu'elles estiment à 2 000 personnes la pénurie en sages-femmes pour couvrir l'ensemble des besoins.
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