IL AURA FALLU les mériter ce « Château de Barbe-Bleue » et Jessye Norman, car ils venaient en seconde partie d’un concert de l’Orchestre de Paris dont la première affichait la petite heure que dure l’intégralité du ballet « Daphnis et Chloé », de Ravel.
Que reste-t-il de la spécificité française de cet orchestre qui excellait à ses débuts il y a quarante ans ? La direction un rien sèche de Pierre Boulez n’était certainement pas pour rien dans cette déception. Donner une image si glacée d’une musique qui respire tant de sensualité, certes ravélienne et contenue, laisse pantois de la part d’un orchestre français. Heureusement, le dramatisme heurté de Bartók semblait mieux lui convenir et c’est une très belle interprétation du « Château de Barbe-Bleue » qu’il a donnée.
Jessye Norman, apparaissant amincie, moins souriante que par le passé (mais l’oeuvre ne porte pas à l’euphorie), a chanté avec un pouvoir dramatique toujours impressionnant cette Judith qui lui a valu des triomphes dans le monde entier.
Son Barbe-Bleue, chanté magistralement par le Hongrois Peter Fried avec une cruauté contenue, était un partenaire à la hauteur de la grande soprano américaine. Il ne faudra pas manquer les 27 et 30 juin, à 20 heures, Jessye Norman en Reine de Carthage dans « Didon et Enée », de Purcell, en version de concert, avec une distribution particulièrement soignée (Felicity Palmer, Russell Braun, Philippe Jaroussky dans des rôles minuscules). C’est Marc Minkowski qui dirigera les musiciens du Louvre-Grenoble.
Théâtre du Châtelet : 01.40.28.28.40 et www.chatelet-theatre.com.
Hommage discographique
Trente-cinq ans de carrière dont la majorité chez Philips Classics. C’est ce que propose de fêter sa maison de disques, avec la parution de 5 CD doubles au prix de deux pour un, dont certains titres n’avaient jamais été réédités en CD. Ils sont les cinq premiers d’une série. On ne sait que conseiller car tout est primordial ! Ses lieder de Schubert, ceux de Mahler, les oeuvres de musique française de Berlioz à Satie, ses Lieder de Richard Strauss, son « Erwartung » de Schönberg inégalé et, bien sûr, sa spécialité absolue : les spirituals avec lesquels elle ne manque jamais de ponctuer ses concerts.
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