Jazz/Rock
L'un des principaux artisans de la confrontation entre le blues électrique, la soul music, les rythmes funk, les accents rock et l'héritage est vraisemblablement le multi-instrumentiste Lucky Peterson. Batteur à ses débuts, puis organiste, guitariste et bassiste, il a commencé sa carrière à l'âge de... 5 ans, sous la direction d'un maître du genre, Willie Dixon. Si, par la suite, il accompagne fidèlement le chanteur Bobby « Blue » Bland, il explose comme soliste et chanteur voici plus d'une dizaine d'années grâce à un style personnel englobant tous les ingrédients de la musique noire américaine populaire. Son dernier album, « Black Midnight Sun » (Dreyfus Jazz, sortie le 24 février), est le parfait reflet de la démarche d'un génial touche-à-tout. Reprise de titres - de Mick Jagger à James Brown - et compositions originales forment un ensemble dans lequel les rythmes côtoient les cuivres et les solos de guitare comme à la belle époque de la vague soul. Irrésistible.
Dans le monde varié du blues, Mighty Mo Rodgers est une figure particulière. A la complainte musicale propre au blues, le guitariste-chanteur, griot à la barbe blanche, originaire de Los Angeles, préfère un style engagé et témoigner par le verbe et la musique. La publication de son dernier CD, « Red, White and Blues » (Blue Thumb/Universal), souligne l'engagement du chanteur dans des domaines aussi divers que la dénonciation du système, le rêve américain, les travers de L.A., et sert aussi de règlement de comptes, notamment avec Elvis Presley. Sans oublier un hommage appuyé au grand John Lee Hooker. Un artiste vivant avec son temps.
Guitariste et chanteur blanc, John Hammond, qui vient de fêter ses 60 ans, a eu la chance de s'exprimer avec le gotha du blues et de la country musique électrique au cours de ses quarante ans de carrière : de John Lee Hooker à Jimi Hendrix, en passant par Duane Allman (des Allman Brothers), J.J. Cale ou encore Dr. John. Très grand instrumentiste, il excelle cependant en apprivoisant les chansons des autres, et notamment de son compère Tom Waits, puisqu'il reprend pour son vingt-neuvième disque, « Ready for Love » (Virgin), deux titres qui ne figuraient pas sur le précédent projet consacré à ce chanteur allumé, « Wicked Grin » (2001). Outre Waits figurent des thèmes de Tom Jones et d'autres immortalisés par Billie Holiday ou Elvis Presley. Un panorama de la chanson américaine.
Les « enfants chanteurs » ne sont pas un phénomène nouveau, même si - et surtout ! - la gloire est éphémère. Avant les marionnettes des années 2000, il y a eu des exemples de longévité - Stevie Wonder ou Michael Jackson - et des oubliés, à l'image de Sugar « Chile » Robinson. Nous sommes en 1946, l'Amérique sort de la guerre, et un petit garçon - pianiste et chanteur -, originaire de Detroit où il est né Frankie Robinson six ans plus tôt, connaît son heure de gloire : il est invité à une soirée à la Maison-Blanche par le président Harry Truman. Cependant, il faudra attendre 1949 pour découvrir ses premiers enregistrements, qui figurent aujourd'hui dans un CD intitulé « The Chronological Sugar Chile Robinson 1949-1952 » (Classics/Mélodie). En 1950, le gamin fait une tournée américaine avec... Count Basie et travaille avec Billie Holiday à Hollywood, avant de mettre un terme à sa carrière, même si on le retrouve aux côtés du jazzman Gerry Mulligan en 1954 à Chicago. Il aurait été redécouvert il y a quelques mois à Detroit en attendant un éventuel retour.
Casey Bill Weldon est une énigme dans le monde du blues classique. Considéré comme l'un des principaux slide-guitaristes du Chicago blues des années trente, il serait né en 1909 dans l'Arkansas, pour ne jamais mourir officiellement, même si sa disparition totale date de 1941, au moment où les Etats-Unis entrent en guerre. Cependant, aucun document n'atteste du décès du guitariste, qui avait déjà quitté le monde discographique en 1938. Pour redécouvrir ce bluesman mystérieux au jeu étonnant, il faut se procurer « The Blues » (Frémeaux & Associés/Night & Day), un double CD qui regroupe les enregistrements réalisés entre 1927 et 1938. Un hommage vibrant à ce personnage énigmatique doublé d'un guitariste virtuose.
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