CONFIRMATION dans « Sexually Transmitted Infections », les ruptures de préservatif au cours de rapports hétérosexuels sont bien la conséquence d'une mauvaise utilisation. Et parmi les consultants d'un centre spécialisé dans les infections sexuellement transmissibles (IST), l'incident arrive assez souvent.
R. A. Crosby (Lexington, Etats-Unis) et coll. ont mené l'enquête au sein des patients vus en consultation spécialisée. Un questionnaire anonyme a été proposé à 278 consultants atteints d'une IST. Parmi eux ont été retenus ceux qui avaient utilisé un préservatif au cours d'un rapport hétérosexuel, au moins trois fois au cours des trois derniers mois. Le comportement face au préservatif pendant ces rapports (dont la rupture) a été étudié, puis une analyse statistique a été réalisée.
Près d'un tiers des utilisateurs (31,3 %) ont rapporté une rupture de la membrane en latex, soit un taux de rupture de 15 %. Grâce au calcul, plusieurs différences ont été mises au jour entre les victimes d'une rupture et les autres. Tout d'abord, la rupture concerne préférentiellement ceux qui ont déjà eu une IST (odds ratio : 2,08), tout comme ceux qui rapportent une perte du préservatif (OR : 2,72). Vient ensuite une moindre habileté dans l'utilisation correcte du préservatif (OR : 1,07). Enfin, trois manoeuvres particulières ont été mises en évidence : une mise au contact du latex avec des objets pointus (OR : 2,6) ; des problèmes au cours de tests d'ajustement ou de sensation (OR : 2,3) ; oubli de chasser l'air du réservoir (OR : 2).
Les auteurs concluent que, puisque les ruptures sont fréquentes et surviennent dans un contexte de difficultés techniques, les consultations pour IST peuvent être l'occasion de fournir une information sur le mode d'emploi du préservatif.
« Sexually Transmitted Infections », 2007 ; 83 : 71-75.
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