La décision de réparation du ligament croisé chez le jeune sportif pose une problématique quelque peu distincte de celle de l'adulte. Avant d'aller plus loin, il convient de définir qu'est considéré comme squelettiquement adulte (ou mature) un patient (ou une patiente) qui a fusionné les cartilages de croissance de la région du genou.
Du point de vue des indications chirurgicales, les règles admises chez l'adulte s'appliquent chez l'enfant, c'est-à-dire que la lésion du ligament croisé antérieur conduit d'autant plus à une réparation que l'on est en présence d'un sujet sportif, jeune dans son espérance d'activité sportive, et que la lésion présente un profil sévère de risque d'instabilité évolutive. Le sujet squelettiquement immature se trouve donc bien souvent malgré lui, présélectionné dans la catégorie plutôt chirurgicale des indications de traitement de la rupture du ligament croisé antérieur.
La principale réticence à la réparation chirurgicale du ligament croisé antérieur dans cette catégorie de blessés, est due au fait que les techniques chirurgicales les plus performantes, croisent les régions épiphysaires et donc impliquent un risque de perturbation des plaques de croissance du jeune accidenté. Deux équipes, l'une tourangeaine (Pr Bonnard et coll.), l'autre strasbourgeoise (Pr Jaeger et coll.), défendent leur option chirurgicale, l'une sur un peu plus d'une vingtaine d'enfants, l'autre sur un peu plus d'une douzaine d'enfants opérés.
La première, pédiatrique, précise comment la technique de référence intra-articulaire utilisée chez l'adulte peut l'être chez l'enfant, moyennant le respect de certaines règles techniques ; l'autre, plus axée sur la chirurgie du sport, préconise l'utilisation d'une technique stabilisante exempte du risque d'agression des zones de croissance. Ces deux options paraissent validées par l'expérience de leurs auteurs. Le recul du suivi des uns et des autres paraît également suffisant pour démontrer que, en respectant certaines règles, l'enfant peut sans doute faire, comme l'adulte, l'objet d'une réparation chirurgicale de son ligament croisé antérieur en cas de lésion relevant d'une telle chirurgie, sans hypothéquer l'avenir articulaire par d'éventuelles anomalies de croissance.
Il demeure néanmoins certain que l'idéal reste d'éviter l'augmentation de fréquence de cette lésion dans cette tranche d'âge, et ce grâce aux campagnes préventives de santé publique, de mieux en mieux ciblées sur cette jeune population à risque. (Préparation prolongée aux sports à risque et échauffement avant les efforts).
76e Réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique
6-9 novembre 2001, Paris
Rupture du ligament croisé de l'enfant : certaines équipes sont résolument chirurgicales
Publié le 05/11/2001
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MSIKA Charles
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7003
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