MG-FRANCE VA-T-IL SIGNER LA convention médicale à l'issue des élections législatives ? C'est en tout cas ce que croient savoir les responsables de plusieurs organisations. «Des tractations ont eu lieu entre le syndicat et l'assurance-maladie et la question pourrait être posée lors du comité directeur du syndicat le 28juin», assure l'un d'eux.
Contacté par « le Quotidien », le président du syndicat, le Dr Martial Olivier-Koehret, dément formellement avoir l'intention de rejoindre la Csmf, le SML et Alliance au rang des signataires de l'accord de janvier 2005. «Il n'y a aucune discussion entre MG-France et l'Uncam, assure le Dr Olivier-Koehret. Au moment où la convention est un échec cuisant sur tous les plans et où tous les marqueurs de la maîtrise sont dans le rouge, celui qui voudrait entrer dans la convention n'aurait rien compris!»
Tout au plus, la direction de MG-France indique qu'elle se positionnera «pour ou contre la politique de santé du gouvernement» quand elle sera connue. «Si les gestionnaires qui arrivent aux affaires ont le sens de l'Etat et ne veulent pas perdre quelques milliards d'euros chaque année, ils devront s'occuper de ce qui ne va pas dans le secteur de la santé, c'est-à-dire de la convention, attaque le Dr Olivier-Koehret. Soit le gouvernement tente de redresser les comptes et nous participerons, soit il mène la même politique qu'aujourd'hui et nous resterons dans l'opposition».
Opposé à la convention médicale depuis sa signature, en janvier 2005, MG-France s'est rapproché de la Fédération des médecins de France (FMF), Espace Généraliste et de l'Union collégiale des chirurgiens, médecins et spécialistes français (Uccmsf) au sein de l'Intersyndicale majoritaire, fondée après les élections professionnelles de juin 2006. MG-France a ainsi tenté, avec cette structure, de s'opposer à plusieurs avenants conclus par les partenaires conventionnels. L'adoption de l'amendement Vasselle dans le cadre du dernier Plfss les en a empêchés en réservant le droit d'opposition aux seuls syndicats reconnus représentatifs par le ministère de la Santé, et non plus à ceux qui ont obtenu la majorité aux élections professionnelles.
Les opposants se posent des questions.
Selon les syndicats signataires de la convention, MG-France se trouve aujourd'hui dans une impasse. Une éventuelle adhésion du syndicat de généralistes à la convention n'aurait donc rien de surprenant. «Ça arrivera à un moment ou à un autre, pronostique le Dr Dinorino Cabrera, président du SML. Ils seront obligés de signer pour peser dans le jeu conventionnel». «Il n'y a pas d'autre solution, enchérit le Dr Michel Chassang, président de la Csmf. Point de salut ni d'avancées possibles hors du contrat. Le gouvernement n'a pas du tout l'intention de remettre en cause la convention. Alors, plus nous serons nombreux dans ce cadre, mieux ce sera. Tous les syndicats d'infirmiers et de chirurgiens dentistes ont signé leur convention, c'est ça la réalité des choses». L'Uncam ne serait évidemment pas opposée à une telle initiative. Son directeur, Frédéric Van Roekeghem, a indiqué à plusieurs reprises qu'il était favorable à ce qu'un maximum d'organisations deviennent des partenaires de la réforme. Le gouvernement ne verrait pas non plus d'un mauvais oeil le rapprochement du syndicat qui a rassemblé le plus de suffrages chez les généralistes lors des dernières élections professionnelles l'an dernier.
L'adhésion à la convention n'est plus un sujet tabou chez les opposants. «Ce n'est certes pas le moment idéal pour le faire, mais, à la place de MG-France, je me poserais clairement la question, souligne le Dr Claude Bronner, président d'Espace Généraliste, syndicat non représentatif. On ne peut pas laisser les mêmes aux commandes continuer comme ça!»
Le Dr Jean-Paul Hamon, chef de file de la branche généraliste de la FMF va d'ailleurs poser la question de la signature de la convention par la FMF lors du prochain conseil d'administration de la centrale syndicale, samedi à Orly. «On est à cinq ans des prochaines élections, lâche le Dr Hamon. Alors ne vaut-il pas mieux signer cette convention inacceptable pour pouvoir la dénoncer ou modifier ce qui ne fonctionne pas?»
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