A la relecture, les dernières propositions de Jean-François Mattei en matière d'organisation et de financement, dans le cadre de la réduction du temps de travail (RTT) assouplie, des gardes et des astreintes des médecins hospitaliers (« le Quotidien » du 3 mars), ne satisfont plus tous les syndicats.
« Ces dispositions ne règlent rien pour les spécialités à garde », explique le Dr Pierre Faraggi, président de la CHG (Confédération des hôpitaux généraux), qui n'exclut pas un mouvement de protestation de ses troupes. Il s'emporte : « En principe, la législation européenne (qui intègre la garde dans un temps de travail hebdomadaire limité à 48 heures, NDLR) doit s'appliquer depuis le 1er janvier. Or le ministère ne donne les sous que pour une application à 25 % du dispositif. »
Les anesthésistes en première ligne
Le SNPHAR (Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs, adhérent de l'INPH [Intersyndicat national des praticiens hospitaliers]), met lui aussi la pression sur le ministère en menaçant de lancer un mot d'ordre d'application stricte de la directive européenne à partir du 18 mars. Le syndicat passera à l'acte, affirme-t-il, si le ministère ne lui communique pas dans les plus brefs délais le texte des propositions faites, pour l'instant oralement, par Jean-François Mattei.
En l'absence d'engagements écrits, les anesthésistes s'inquiètent en particulier, comme le Dr Faraggi, de l' « hypothétique proposition d'une intégration partielle, à la hauteur de 25 %, du temps de garde dans le temps de travail effectif pour l'année 2003 ».
Le SNMARHNU (Syndicat national des médecins anesthésistes-réanimateurs des hôpitaux non universitaires) enchérit : « Les aménagements décidés pénalisent les spécialités participant à la permanence des soins et vont aggraver la difficulté de trouver des volontaires pour assurer le travail de nuit, de week-end et de jours fériés. »
De leur côté, les chefs de clinique s'indignent de ne pas avoir été conviés aux négociations. « Nous sommes pour le moins étonnés de ne pas être partie prenante des discussions sur les gardes, alors que nous en assurons la grande majorité », tonne le Dr Grégory Perrard, vice-président de l'ISNCCA (Intersyndicat national des chefs de clinique assistants des hôpitaux de ville de faculté). Les chefs s'alarment d'une conséquence perverse que pourrait avoir pour eux le dispositif en préparation : « Dans l'extrême, un chef de clinique pourrait se retrouver d'astreinte 24 heures sur 24 et 365 jours par an », calcule le Dr Perrard.
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